DE THAILANDE AU CAMBODGE
Nous
nous éloignons de Koh Samui.
Nous sommes le 23 janvier au petit matin.
J’avance
au moteur : le vent de d’ouest « souffle » entre 3 à 4
nœuds dans les rafales ce qui ne gonfle pas mes voiles.
Nous
entamons un tour du golfe de Thaïlande dans le sens inverse des aiguilles d’une
montre.
Une règle administrative qui nous oblige à un départ précipité : le capitaine avait prévu de faire le tour dans l'autre sens.
La
première étape est la traversée du golfe d’Ouest en Est ,entre la péninsule thaïlandaise
et le Cambodge.
Vers
16 heures, un vent de sud-ouest de 8 nœuds permet de naviguer sous voile.
A 18
heures, le moteur doit reprendre du service : le vent est retombé à moins
de 5 nœuds.
Deuxième jour de mer
Toute la nuit le moteur tourne, avec juste un arrêt vers 1 heure du
matin pour dégager un sac plastique pris dans l’hélice. Il y a beaucoup de
bateaux de pêche autour de nous, excepté dans le champ pétrolier orienté nord-sud
au milieu du golf.
A 8 heures du matin, je navigue comme un voilier jusqu’à …
… 9
heures et l’arrivée d’un grain de Sud-est à 20 nœuds : à prendre un ris
dans la grand-voile et à rouler le foc au premier point.
Puis
le vent se stabilise autour de 7 nœuds : la toile est renvoyée et j’avance
à la voile et à la vapeur avec les vagues de face.
En fin
d’après-midi, le gas-oil stocké dans les jerricans est transféré dans le
réservoir du moteur tribord.
Le temps de demoiselle permet l’opération sans une
goute sur le pont.
Depuis
le départ de Koh Samui, il y a toujours beaucoup de pêcheurs autour de nous.
Il
ne fait pas bon être poisson dans le coin. Ni navigateur solitaire : la
veille doit être permanente pour éviter l’abordage.
Au
coucher du soleil, nous sommes à 20 miles de Koh Rong.
Cette île est sur notre route. Le capitaine décide d’y faire escale. Nous continuerons demain vers Kampong Saom,
anciennement Sihanoukville.
A 22 heures, je suis mouillé dans le Sud-est de Koh
Rong.
Dans le livre de bord, le capitaine note : « A terre, c’est las
Vegas ».
Pour faire les 206 miles depuis Koh Samui, il m’a fallu 38
heures, et seulement 3 heures à la voile.
LE CAMBODGE
L’infrastructure
est plus touristique que traditionnelle : ce n’est pas Las Vegas mais ça
voudrait bien.
Nous levons l’ancre à 8h30 pour faire les 16 miles qui
termineront cette traversée.
Nous passons voir le mouillage entre l’île Koh Pos et la ville. Il y a un autre
voilier au mouillage, mais il n’y a personne à bord.
Le capitaine décide
d’aller voir la marina sans s’arrêter ici.
La
marina est au fond d’une vaste étendue de côte ceinturé par une digue en
enrochement au ras de l’eau.
Ce port fait plus d’un mile de long.
Au
fond, la marina qui se résume à un ponton en béton exposé au vent et au clapot. Nous jetons l’ancre devant à midi. Aucune
activité n’est visible.
A 14 h, le capitaine débarque. Il y a une place pour
moi, entre le ponton et le quai. Le capitaine n’est pas très emballé par cet
environnement en pur béton.
Nous repartons.
Finalement,
je suis mouillé face à la plage de Sihanoukville, près du quai des paquebots.
Un
superbe buffle se baigne à la plage. Il reste toujours là puisqu’il est en
bronze.
Le
capitaine débarque en annexe sur une estacade.
En face, il y a le bureau d’une
agence maritime qu’il est recommandé d’utiliser.
A
l’agence, le capitaine apprend que son visa électronique n’est pas valable ici.
Pour les douanes, c’est très cher pour une durée de 15 jours maximum.
L’agence
recommande au d’aller Koh Kong où les formalités seraient plus simples.
Nous
repartirons demain matin.
Yves profite de la proximité des infrastructures
hôtelières pour y passer sa première soirée sur le sol cambodgien.
Ce qu’il en
voit correspond à ce qui existe dans tous les hôtels de classe internationales :
ce n’est pas le Cambodge.
Koh
Kong est situé à 80 miles vers le nord.
A 7h30 le lendemain, nous quittons
Sihanoukville sans avoir visité cette ville.
Nous
commençons la navigation sous génaker, poussé par un vent d’Est de 9 nœuds.
Puis
le vent faiblit et le moteur tribord reprend du service.
Nous croisons beaucoup
de bateaux de pêche pendant la journée de navigation côtière.
L’après-midi, le
vent revient et je navigue à la voile pur sans diesel ajouté.
Le
capitaine décide d’un arrêt pour la nuit derrière la pointe de Koh Kussat, face
au village du même nom. A 17 heures, nous virons la pointe. Il y a trois
bateaux au mouillage. Deux partirons pêcher quand la nuit sera venue.
La
nuit dans cette baie est très calme : pas de vague, pas de musique.
Au
lever du jour, un vieil homme nous rend visite.
Il est très curieux : il me touche, caresse mes boiseries, vérifie la solidité avant de poser un pied.
mais il faut partir : à 7h30,
l’ancre est sur la poutre.
Comme
hier, le vent d’Est qui pousse dans mes voiles s’essouffle et nous naviguons une
partie de la journée au moteur.
A 13h30, nous entrons dans le Klong Kas Po.
L’enrouleur de foc se bloque : une visite en tête de mât s’imposera.
Nous
remontons ce bras de mer sur 3,5 miles.
Nous passons devant le village de Koh Yor.
Puis nous
longeons la ville de Koh Kong
Nous
approchons du centre-ville : des immeubles apparaissent derrière le quai
500
mètres avant le pont, le capitaine mouille mon ancre : difficile d’aller
plus loin.
Sur la
berge, il y a des restaurants avec estacade. Cela fait l’affaire pour débarquer
les pieds secs.
Yves choisit le ponton du café Laurent, recommandé pour les
navigateurs.
Le
pont qui barre la rivière mène directement à la frontière thaïlandaise.
Je
suis régulièrement encerclé par un filet.
Jamais je ne me suis laissé prendre
Le
capitaine monte dans le mat pour mette de l’huile dans les rouages de
l’enrouleur.
D’en haut, Il est difficile de comprendre le plan d’architecture
urbaine. Le mieux est de mettre des chaussures de marche. Il part visiter.
Les
deux roues sont beaucoup plus nombreux que les quatre roues.
Pour traverser les
rues, Yves doit reprendre des réflexes déjà oubliés : le Cambodge roule à
droite !
Le
centre-ville est autour du marché.
Le commerce y est envahissant comme
souvent en Asie.
Les ateliers
de réparation de moto et scooter sont partout.
Il y a en fait beaucoup d’atelier de
réparation d’un peu toutes les spécialités : il paraît qu’au Cambodge, on
recharge même les briquets jetables.
Habitat
sur terre ferme et habitat sur l’eau. Les bateaux font un peu plus parti de la
famille
Dimanche,
le capitaine rencontre l’agent pour effectuer les formalités.
L’immigration : il faut se rendre au poste frontière, distant d’une
vingtaine de kilomètres. Là, pour 20 dollars il est possible d’avoir l’entrée
et pour 20 dollars de plus la sortie. Yves paie les deux, plus le trajet plus
la commission de l’agent : un tampon est nécessaire sur son passeport pour
retourner en Thaïlande.
Les douanes : c’est 400 dollars qui tombent à 360
après palabre. Le capitaine refuse de payer.
En 2017 Transparency International
a classé le Cambodge 161e sur 180 pays dans son indice de
perceptions de la corruption ; cette place semble largement
méritée.
Après
avoir annoncé à l’agent que nous partirions le lendemain, espérant ainsi
brouiller les piste si nécessaire, nous levons l’ancre en fin de journée, sans tambour ni trompette.
Nous
descendons la rivière sans encombre …
… et
sortons du chenal juste avant la tombée de la nuit parmi les bateaux qui
partent en pêche.
C’est au petit large, dans un vent de Ouest Sud-ouest que
nous filons vers Koh Kut, la première île thaïlandaise à 26 miles dans
Nord-ouest.
A 23h30, après une approche prudente, je suis mouillé en baie de Ao
Salat.
THAILANDE : LE RETOUR
C’est avec un plaisir d’enfant le matin de Noël que le capitaine découvre le paysage qui
nous entoure au lever du jour.
Nous
sommes très proche du petit port de Salat, placé sous la surveillance tranquille d’un
grand bouddha.
Koh
Kut n’est pas un port d’entré. Un débarquement avant de faire les formalités
est illégal.
Nous repartons donc à 8h30 vers Laem Ngnop.
Le vent dort
encore : le moteur le réveillera peut-être.
Par le
travers de Koh Mac, nous croisons un petit remorqueur qui travaille dûr : il
tracte quatre barges.
Après
le banc Richelieu, nous embouquons le passage entre Koh Maisi Lak et Koh Mo
Nok, puis continuons entre le continent et Koh Chang.
Un peu
avant 16h, je suis mouillé près de la jetée du port de Laem Ngop dans trois mètres
d’eau.
C’est le retour en Thaïlande : comment se passeront les
formalités d’entrée au Royaume ?
A suivre ...
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