jeudi 24 juillet 2014

DU GUATEMALA A LA HAVANE (CUBA)


DU GUATEMALA A LA HAVANE - CUBA




Le mercredi 28 mai 2014, le capitaine me met en route : cap sur La Havane, à 720 miles devant les étraves. Une route globalement nord-est ce qui me promet du près. 


Après une matinée au moteur, le vent s’établit au sud-est : nous tirons un premier bord vers l’est pour nous éloigner de la barrière de corail du Belize. En fin d’après-midi, virement et cap au nord-est. Le vent fraichit ; Yves réduit ma voilure jusqu’au 3ème ris. A 20 heures, un claquement très fort dans le gréement le fait bondir sur le pont. Le mat est toujours debout mais une pièce a lâchée. Après une inspection infructueuse, nous reprenons la route. Toute la nuit se passe au près serré dans une mer de plus en plus forte. Lors d’une manœuvre de réduction de voilure, les lunettes presque neuves du capitaine partent à la mer. Gros juron(s).


Au matin, le capitaine trouve la cause du bruit : la goupille de l’axe qui tient l’étai a lâché et l’axe. Par miracle, une partie est restée dans la cadène (la photo a été prise plus tard, au mouillage). Quelques semaines plus tard, le capitaine aura l’explication : le bloqueur que l’on voit sur la photo retient le point d’amure du genaker ou du spi. Au fil des miles, il a fait pivoter la poutre de quelques degrés … et la cadène de l’étai. Ce bloqueur jugé responsable a été muté sur le tangon.



Changement de route immédiat : nous mettons au portant, cap sur l’abri le plus proche. Le capitaine décide de rejoindre Lighthouse Reef, un grand atoll au large du Belize.





Nous cherchons notre chemin dans le lagon, suivant la couleur de l’eau …


… une navigation lente dans le labyrinthe formé par les patates de corail que ne figurent pas sur la carte. Ma coque garde la marque d’un contact. 







A midi, l’ancre est posée sur une zone sableuse : il y a le choix et c’est facile de bien viser.




Me voilà à l’abri derrière l'île de Half Moon Cay.




Yves se met au travail : remise en place de l’étai, mais aussi visite en tête de mât pour débloquer l’anémomètre.





Du haut de mon mat, il voit toute l’île …



… le lagon, la barrière de récifs et la mer. Sur le récif, une épave disloquée. A 8 miles dans le nord du lagon se trouve la fameux « Trou Bleu ». 
Sous mes coques, toutes sortes de poissons passent et repassent. Les plus nombreux sont les raies.



Une visite aux gardiens : je suis mouillé dans un parc inscrit au patrimoine de l’humanité. Qu’est que cela change ? Il faut payer 10 $ par jour et par personne. Ce n’est pas négociable. Nous repartons ...



... le samedi matin. Nouveau slalom entre les coraux, sans les toucher cette fois-ci. Le vent est Est Sud-est et souffle à 20 nœuds, avec des pointes à 25. Je navigue entre 8 et 9 nœuds au vent de travers sous grand-voile arrisée et foc réduit. Le ciel reste couvert toute la journée.



Dimanche 1er juin. Dans la nuit, le vent a faibli et il continue de faiblir dans la matinée. J’ai fait mes 170 miles de midi à midi. 
Après-midi à la manœuvre pour le capitaine pour me faire avancer dans une succession de grains et de vents faibles. Le soleil ne s’est pas montré alors que nous sommes dimanche !




Lundi, nous sommes dans le canal du Yucatan, entre le Mexique et Cuba. Même activité sous un ciel gris : prendre des ris, rouler le foc, puis l’inverse.



La pointe Ouest de Cuba, le Cabo San Antonio, est doublée un peu après midi. Maintenant, nous devons faire de l’Est, donc tirer des bords face au vent.
 Le mardi aurait été semblable au lundi s’il n’y avait pas eu la pluie : juin, c’est la saison où le ciel se laisse aller sans retenu.



Malgré les tentatives du capitaine pour contourner les grains, ils finissent souvent par nous tomber dessus. La voilure est réduite, voire supprimée, …
… puis le grain passé, je recommence à fendre les vagues.





Mercredi, nous tirons des bords le long de la côte cubaine. Le capitaine a le sourire : La Havane est proche … et le courant nous pousse.



Dès 10 heures, toute la toile est envoyée : moi aussi j’aimerai bien arriver avant que les grains de l’après-midi n’entrent en scène.


Nous saluons un premier grain puis à 14h30 je ma faufile dans le chenal de Marina Hemingway. Cinq jours de mer depuis le Guatemala plus deux jours d’escale technique : nous l’avons mérité La Havane.







LA HAVANE





Je suis amarré le long d’un des quais de la Marina Hemingway. D’après le Guide du Routard, l’écrivain n’a jamais bu un verre ici. Mais son nom se marie bien avec le lieu.



Très belle marina qui n’a rien de commun avec celles du Rio Dulce. Ici, la nature est disciplinée. 
Il reste des places libres tellement : il faut dire que c’est grand.




Une ville dans la ville mais à 15 kilomètres de La Havane.
Traduction : Après la mer, le plus admirable de la création c'est l'homme.


Le José Marti, il prend des raccourcis : non seulement il oublie la femme, mais il oublie aussi qu’entre la mer et l’homme, il y a nous les bateaux. Sans nous, la mer serait moins admirable. Moral de l'histoire : même les grands hommes ne pensent pas à tout.




Bien sûr, le capitaine m’a laissé seul et est sorti de la marina. Visite du quartier, paisible comme un quartier de grande banlieue.




Pour le centre-ville, il y a le choix entre le bus …




… ou le taxi. Le choix est : debout ou assis ?




La Havane, c’est avant tout son grand Malecon.




Les maisons sont exposées à l’air marin, c'est-à-dire au vent salé. 



Et les maisons souffrent ce que nous bateaux souffrons : un peu de relâche dans l’entretien et c’est la catastrophe. 





Comme toute capitale, La Havane a ses monuments gouvernementaux,





Ses cathédrales, ses travaux en cours




Ses automobiles, mais pas encore d’embouteillage





Ses grands hôtels. Tiens la voiture rouge, ...





...c’est une Ariane ou une Versailles ?




Bien sûr, Yves a admiré les veilles voitures.





Il y en a de toutes les couleurs, restaurées fidèlement ou non.




Les deux brunes regardent …




… la blonde qui repère puis se dirige vers une voiture rose bonbon.




Elle s’en approche prudemment et … 



… voilà c’est fait elle est dans la nasse. Messieurs, si vous voulez séduire une blonde, choisissez bien la couleur de votre voiture. 
Peugeot a-t-il cette teinte au catalogue ?




Une capitale se doit d’avoir sa rue piétonne : Calle Obispo. C’est là que le capitaine a fait l’acquisition d’une nouvelle paire de lunettes.





Dans une capitale, il y a aussi les statuts des pères de la nation et autres bienfaiteurs au milieu des parcs.




Pour les grands révolutionnaires, il y a les façades d'immeuble.





Une église : Fidel Castro a, comme Jésus, chassé les marchands du temple et des alentours …




… reste les pigeons pour la joie des enfants.




Dans le centre du vieux La Havane, on peut marcher sur la chaussée même dans les rues qui ne sont pas piétonnes



La Havane est une ville avec des petites places ombragées. Les places libres sont au soleil, ainsi quel le buste de cet homme célèbre. 
Dans ces dernières volontés, avait-il demandé d'être à l’ombre ? 





Yves a visité la ville, m'a fait quelques soins et a nettoyé mes carènes. 


Nouveau départ pour ...


... à suivre.