mercredi 15 novembre 2017

25 ESCALES AUX PHILIPPINES - la dernière saison

EL NIDO A PUERTO BARTON



7h30 du matin, en ce mardi 11 avril.

Nous venons de quitter El Nido en direction de Port Barton



Devant mes étraves, la superbe baie de Bacuit.






C’est la baie d’Along sans les jonques mais avec des bankas. 





Aussi loin que porte la vue, c’est une succession de pains de sucre.




Nous sortons de cette baie inoubliable en nous faufilant entre les îles de Paglugaban et Pangulasian.
Ma route se poursuit sur la côte Ouest de Palawan.

La côte Est qui aurait été la route logique vers Bornéo n’est pas recommandée actuellement : le groupe d’Abu Sayyaf y est  particulièrement actif. En mer, il faut saluer les grains, arrondir les caps ... et esquiver les pirates.



Petite fantaisie du capitaine : il décide de me faire passer par le détroit de Endeavor que nous embouquons un peu après 10 heures



La route tracée sur la carte est suivie de près : à l’entrée du détroit, il y a des roches visibles, d’autres invisibles, et toute la gamme intermédiaire.



Nous passons devant le village de Liminangcong sans nous arrêter : juste un salut de la main.



Nous longeons ensuite la côte de l’île Tuluran …

… et regagnons la mer par le détroit de Worcester. Ce détour allonge notre route.

Maintenant, je dois foncer pour atteindre Port Barton avant la nuit.


J’allonger la foulée au maximum mais je suis poussé par un vent de 8 nœuds seulement.

La baie de Imuruan est laissée sur tribord.
Il est 17 heures : nous sommes par le travers de l’île de Boayan.

Nous ne pourrons pas atteindre Port Barton ce soir.
Le cap est mis vers l’île Albaguen.

Devant le village, nous entendons la musique mais le fond est à 30 mètres.

Mon ancre tombe finalement sur une langue de sable près de la pointe sud-est de l’île.




La nuit est là.

La lune veille.



Le lendemain matin, nous découvrons la petite plage devant laquelle nous avons dormi.



Dès que le soleil est assez haut, nous traversons la baie de Queen.

Elle est couverte de lignes et de bouées des élevages de perles.



Le calme de la baie permet de travailler dans des ateliers flottants.


Pour naviguer dans ce labyrinthe, le plus simple est de suivre les bankas qui se rendent à Port Barton.








PORT BARTON

 


Après une heure et demi de navigation aux moteurs, Port Barton est en vue



Le capitaine me mouille par 3 mètres de fond, à 100 mètres de la plage.




Le trajet jusqu’à la plage se fait à la rame.






La plage a des allures de carte postale, …


… avec juste ce qu’il faut d’ombre pour être fréquentée toute la journée.





Il y a des petits bars sans prétentions pour que les parents …



… puissent surveiller les enfants qui jouent inlassablement avec les petites vagues.


Lorsque le soleil passe sous l’horizon, ces bars mettent la musique.

Bob Marley domine le répertoire.
Il y a beaucoup clients adeptes de la manière de vivre du feu chanteur.



Le bitume et les lampadaires n’ont pas encore pris possession des rue de Port Barton.


Des rues ombragées, une circulation des plus réduites.


Le tourisme est l’activité de Port Barton.

Néanmoins les habitants conservent leur style de vie.



Le principal changement : les bar-karaokés ont été repoussés vers l’extérieur du village.




Une semaine s’est écoulée depuis notre arrivée.

Nous aurions pu rester une semaine ou un mois de plus si le capitaine n’avait pas senti des fourmis dans mes dérives.

Le mercredi 12 avril, nous quittons Port barton.


Nouvelle traversée des parcs de culture de perles.

Nous saluons au passage les gens qui travaillent sur les filières.


Nous coupons à l’intérieur de l’île Cacnipa et mettons le cap sur la pointe Piedras.

Le vent est presque nul.








 
ULUGAN BAY



A 14h30, nous sommes à l’entrée de la baie d’Ulugan.

Un vent de 12 nœuds sort de cette baie longue de 10 miles.
Je tire des bords tout l’après-midi sur mer plate : un plaisir.


A 17h30, je suis mouillé au fond de la baie après avoir tapé une fois le corail avec une dérive.

L’endroit est bien protégé. Demain, mon capitaine doit me laisser seul et prendre le bus.
Il doit faire les formalités de sortie à Puerto Princesa.

Le lendemain, visite de la marine des Philippines : ordre de quitter le mouillage.

Il y a une école militaire et le commandant ne veut pas qu’un yacht soit devant son établissement, bien que de nombreuses bankas naviguent et mouillent ici.

La logique militaire est impénétrable. Nous repartons et touchons deux fois des patates de corail.



FISH BAY

 



Après quatre heures de navigation aux moteurs, je suis de nouveau sur ancre à Fish Bay.


Il y a beaucoup de bankas tirées sur le sable.

Le village n’est visible ni de la mer, ni de la terre.
Il me semble qu’il y a plus d’embarcations que d’habitants.



Yves débarque pour découvrir l’endroit.

Les enfants qui jouent autour des bateaux lui indiquent où se trouve la passerelle qui permet de franchir le marécage qui sépare la plage et le village.


Les gens sont un peu fuyants : timidité et barrière de la langue ?

Finalement, une femme dit à mon capitaine que demain matin, son mari le conduira jusqu’à Puerto Princesa.



La nuit tombe.

Comme partout aux Philippines, les bankas partent en pêche.



Le lendemain matin, mon capitaine me laisse et par en moto pour Puerto Princesa.


Il y a des bus plus loin sur la route, mais ils ne vont pas jusqu’à Fish Bay qui est, semble-t-il, le bout du monde d’ici.

La route pour relier le village au reste du monde est en construction.


Une heure de moto, visite des services de l’immigration et des douanes puis retour par la même route.

A Puerto Princesa, Yves a reçu message téléphonique d’Alain. Information importante : il y a une alerte enlèvement sur toute la zone où nous nous trouvons.


Fish Bay est un endroit charmant mais très isolé, sans liaison téléphonique.

Nous sommes seul au mouillage, visible comme une mouche dans un verre de lait.
Les méthodes d’Abu Sayyaf sont très violentes.
Le capitaine décide de partir sans attendre le lendemain matin : c'est la durée de l'escale qui peut la rendre dangereuse.

A 14 heures, nous levons l’ancre pour Bornéo.






Notre croisière de quatre mois au travers de l’archipel des Philippines fut un véritable plaisir.
Des gens accueillants : sourires, échanges dans une ambiance détendue.

La navigation entre les îles est très agréable pour un voilier : il existe beaucoup de mouillages bien abrités où l’on peut faire escale pour une nuit ... ou pour une année.

Des paysages magnifiques par endroit comme cerise sur le gâteau.

En espérant te retrouver un jour, Philippines.