lundi 23 janvier 2012

Canaries --> Dakar


Mercredi 4 janvier 2012 à midi 

Les amarres sont larguées : cap plein sud sur Dakar
Yves hisse ma grand-voile diminuée d’un ris : ça souffle déjà fort et c’est un départ sur les chapeaux de roue, vent de travers à plus de 10 nœuds

Je file très vite toute l’après-midi en m’éloignant des Iles Canaries.



Deuxième ris dans la grand-voile et je fonce toujours vers le sud au grand largue.
La mer est formée et même les gros bateaux mouillent leur pont.
Dans la nuit éclairée par une lune presque pleine, Yves prend mon troisième ris et je lui offre quelques surfs à 17 nœuds dont il se serait bien passé.


Jeudi 5 janvier

 
Toute la matinée, au vent de travers et avec trois ris, je continue d’avancer entre 8 et 12 nœuds. A midi, soit  24 heures après la sortie du port, j’ai couvert 202 miles.


Vers 17 heures, le vent faiblit à 10 nœuds : les ris sont largués dans la grand-voile.


La vie reprend à bord : rangement, repas chaud.



Encore une petite polaire sur le dos bien que le Tropique du Cancer ne soit plus très loin.



Il a l’air détendu mon capitaine. Normal, c’est moi qui veille les cargos et autre gros navires. Sur mon tableau de bord, j’ai un appareil qui détecte les bateaux en route collision avec moi.





Il n’est pas gros, mais il est doté de la même sirène que celle qui avertit de la fermeture des portes du métro parisien : ce quoi faire bondir Yves sur le pont à coup sûr.
 
Vendredi 6 janvier


Le vent est revenu dans la nuit et il a fallu reprendre deux ris. Puis, ça se calme dans la journée et le genaker est déroulé. Vers 4 heures du matin, le Tropique du Cancer est franchi : j’espère maintenant rester quelques temps dans la zone tropicale avec son climat, ses cocotiers, … ce passage est également à mi-chemin entre les Canaries et Dakar.
Et qui tient mes barres ? Eh bien ils sont deux, un sur la barre de droite et un sur la barre de gauche. Là, vous voyez François qui tient toujours la barre de gauche.

Là vous voyez Nicolas, qui lui est toujours à droite. Sur la photo, il ne tient pas la barre puisque c’est François qui assure le cap. François et Nicolas ne barrent jamais ensemble : ils sont incapables d’être efficace s’ils cohabitent.


Mais dès que François lâche la barre, …
… c’est Nicolas qui la prend. Que ce soit l’un ou l’autre, le résultat est le même : ils suivent le cap donné par le capitaine. Et ce sont les voiles qui font avancer le bateau et  non pas le barreur. Bon, maintenant vous savez que sur Free-Lance, l’alternance est de mise.
 
Au coucher du soleil, je suis par le travers de Port Etienne pour la carte qui date de 1958, et par le travers de Nouadhibou pour la carte actuelle. Le Banc d’Arguin est passé dans la nuit : beaucoup de gros chalutiers y travaillent. Le capitaine a dû faire une veille attentive sous la lune. La nuit prochaine, il faudra éviter ces plateaux sous-marins visiblement très poissonneux.
 
 


Samedi 7 janvier :
la température continue de monter, 25 ° dans la cabine. 





Sous spi une partie de la journée. Le vent n’est pas très fort mais j’arrive à parcourir autour de 150 miles tous les 24 heures.




En fin d’après-midi, je suis par le travers des Dunes de Mahara au sud du Cap Timiris en Mauritanie. Les couleurs deviennent africaines.




Dimanche 8 janvier : Nouvelle journée sous spi. Je quitte les eaux mauritaniennes pour entrer dans les eaux sénégalaises en fin de journée. Et les dauphins font leur sortie dominicale.










Ils flirtent avec mon étrave bâbord dont le nom est Free ...





Ils surveillent du coin de l’œil ce qui se passe sur mon trampoline.


















Lundi 9 janvier :
le vent est faible, les moteurs doivent intervenir pour arriver avant la nuit. A plus de 15 miles au large, des espadons bondissent hors de l’eau à proximité de trois pirogues de pêcheurs.


La chaussée des Almadies est doublée vers 17 heures. La lumière change : la poussière du sahel commence sans attendre à recouvrir le pont.


Restent à contourner la presqu’île du Cap Vert sur laquelle se trouve la ville de Dakar.
Passage entre l’île des Serpents et l’anse des Madeleines. Il y a des pêcheurs un peu partout autour de la presqu’île.




Traversée de la rade de Dakar avec quelques bateaux improbables au mouillage.




18h30 :
je suis mouillée en baie de Hann, devant le Club de Voile de Dakar. Un peu de calme pour mes étraves qui ont couvert les 830 miles depuis les Canaries en un peu plus de 5 jours.






… aussi bien qu’avec mon étrave tribord dont le nom est Lance.





jeudi 12 janvier 2012

Las Palmas --> Puerto Mogan



28 novembre, Las Palmas - Je suis au Puerto Deportivo. C’est grand, nous sommes nombreux. Tous les jours, il y a des bateaux qui partent vers le large. C’est la grande transhumance vers les tropiques.


Escale technique : outre le linge à laver et à sécher, Yves attaque la suite des emménagements des cabines. Ce n’est pas encore terminé, mais un jour c’est sûr, ce sera beau.
Et comme je suis amarré en toute sécurité à un ponton, l’équipage peut me laisser pour visiter Gran Canaria.






Alpestre au centre,
Avec un pic à 1950 mètres

Ce qui fait sérieusement chuter la température.



La partie nord de l’île est humide (brouillard, pluie).


Tous les moyens sont bons pour retenir cette eau … qui devient beaucoup plus tard, après un processus naturel (ou un miracle ?) …


… du vin.







































Descente de la montagne par le versant sud : le climat devient  sec.




Des routes aussi sinueuses qu’en Corse






Il y a des maisons qui sont à l’abri des problèmes de toiture.








Arrivée sur la côte sud-ouest, au nord de Mogan ; des serres et quelques plages pratiquement désertes. 






23 décembre
De retour à Las Palmas (qui est au nord donc plus frais et humide), la décision est prise d’aller passer Noël vers le sud à Puerto Mogan – Sortie du port au lever du jour.


















Mon capitaine se concentre sur
 la route à suivre pour faire le tour de Gran Canaria.













Son fils Yann est à la manœuvre.






Dans le sud-est de l’île, il existe un phénomène d’accélération du vent dû au relief. Ca fait surgir les éoliennes. Et moi je me suis retrouvé avec deux ris dans la grand-voile.










Il apprend vite à naviguer le garçon.








Arrivée sur Puerto Mogan après 10 heures de navigation dans toutes les conditions de vent.


















Je suis très bien situé à la place numéro 01. Le quai devant mes étraves est fleuri. La majorité des pavillons sont norvégiens, britanniques, allemand, enfin d’Europe du nord. Je suis loin des clichés de Noël avec neige et sapins. 


On me prend en photo des dizaines de fois par jour. C’est le privilège des bateaux situés à l’angle d’un quai.


Les fêtes de fin d’année imposent quelques ajouts dans mon gréement.




Soirée de Noël familiale. Manque une cheminée pour le Père Noël : c’est trop dur pour lui de descendre par l’intérieur du mât.






Faire une photo d’une crêpe qui vole au-dessus de la poile, c’est aussi difficile que de photographier un dauphin lorsqu’il saute hors de l’eau. Faite le test (avant, il faut faire la pâte à crêpe bien sûr).













... et Didier est arrivé, a retrouvé sa cabine avec plaisir et sa place dans ma cuisine.


BONNE ANNEE 2012





Ils m’ont sortie du port pour aller jeter  l'ancre juste à la sortie. 
En bas, des grottes.
Au dessus, la route. 





Là, il y a un Anglais de 26 canons. Il n’entre pas dans le port : sans doute trop couteux pour lui : l’Angleterre n'est plus très riche paraît-il ?


OK, je n’ai pas pu me retenir de tirer sur l’Anglais, mais c’est la dernière fois.



Didier confirme l’état désastreux de ma carène. Un brossage complet s’impose.







Il lui a fallu deux journées pour me refaire une beauté sous-marine : la vitesse est à ce prix.






Je suis en ordre de marche pour descendre vers le sud.
Yann est rentré en France.