mardi 13 novembre 2012

Venezuela (suite) : Cariaco et Blanquilla




CUBAGUA
Quelques jours pour reprendre l’atmosphère de la ville et nous repartons dans le canal de Margarita, mais vers l’Est cette fois-ci.
Les dauphins me reconnaissent et nous accompagnent un moment.






Escale à l’île de Cubagua : nous y sommes passé un peu trop rapidement début juillet.


Village  de pêcheurs saisonniers sur la côte au vent : les stigmates de la campagne présidentielle sont toujours présents dans cet endroit isolé.





Terrasse ombragée : il manque un hamac.



A Cubagua, Yves voulait voir la première ville européenne fd'Amérique : Nueva Cadiz. Elle fut fondée en 1492 : les perles étaient la cause de cette implantion.
Le jour de Noël 1541, tremblement de terre et raz-de-marée eurent raison de cette ville qui avait déjà été le théâtre de luttes sanglantes entre Indiens et Espagnols.

Cette ville n’a jamais connu les embouteillages de Nueva York


L’île a retrouvé sa quiétude, et les cactus poussent là où ils veulent.






Cap au sud vers le golfe de Cariaco. Ce jour-là, fait exceptionnel, le vent vient du sud.


GOLFE DE CARIACO


Mouillage à Bahia Real dans la péninsule d’Araya. Au loin, on aperçoit Cumaná.



L’Est de la péninsule est aride.



Et il faut se lever tôt pour marcher avant les grosses chaleurs de la mi-journée.



Dans une des criques de Puerto Real, des chalutiers au chômage, victimes d’une loi interdisant la pêche au chalut dans les eaux vénézuéliennes.
L’église du village, simple mais « fortifiée » avec du grillage.










Nous continuons dans le golfe de Cariaco vers Medregal en longeant la péninsule d’Araya, rouge au début puis évoluant dans le vert.






Les dauphins m’ont vraiment adopté, peut-être à cause de mes dessous noir ?






Mouillage devant Medregal Village, un "hôtel - bar - restaurant - aire de carénage".




Nous goutons au calme de cette mer intérieure.




Beaucoup de bateaux au sec,



Ils attendent sagement le retour de leur propriétaire.


Nous retrouvons Blue Heron, croisé trois mois plus tôt à Testigos : c’est le jour de sa remise à l’eau. Vladimir va pouvoir se reposer.



Promenade vers le fond du golfe : le ciel est menaçant …






… et fini par nous tomber sur la tête.




En route vers Cumana : route au portant, sous spi, avant que l’orage de l’après-midi n’arrive et ne brouille les cartes du vent.



Au ponton en béton de Cumana.
En 1521, ce fut la première ville espagnole sur le continent sud-américain.



Mon voisin de ponton contribue certainement à ma sécurité.

Après la visite de la ville et de son marché, retour vers Margarita. Nous laissons les orages continuer l’arrosage quotidien du continent.







BLANQUILLA





Il nous reste une dernière île à découvrir : Blanquilla. Elle se situe à 50 miles vers le nord. Nous commençons donc par faire le tour de Margarita.
Puis le genaker me tire à destination.







Depuis le carénage, je dispose de nouveau du loch. La vitesse du bateau et la vitesse réelle du vent sont lisibles dans le cockpit : quel confort !
Vers 14 heures, nous doublons les îlots déserts Hermanos.



Nous y croisons beaucoup de pêcheurs.


A 15 heures, mouillage devant Playa Falucho. Visite aux seuls habitants de l’île : les garde-côtes.
Le lendemain, mouillage à Playa Yaque, après avoir visité Playa Caranton. Nous aurons fait tous les criques de l’île.





On s’y sent nettement moins seul : il y a « du monde ».




Sur la pointe, un arbre-perchoir fait office de phare.




A l’intérieure de l’île, des arbustes et des cactus.





Ne pas essayer de cueillir les fleurs.




Les oiseaux sont chez eux ; les perroquets ne parlent pas l’humain,

Peut-être arrivent-ils à imiter le barrissement des ânes ?



Côte au vent de Blanquilla. Là un Américain a construit sa maison avec une piste d’atterrissage à coté. C’était il y a longtemps et l’endroit se nomme maintenant Américano Bay.




Quelques jours plus tard, retour de nuit sur Margarita. Atterrissage au lever du jour sur les îles Los Frailes.


Nous mouillons à Porlamar à midi.



Nous serons bientôt mi-novembre et nous allons pouvoir remonter vers les Antilles. Le temps de faire l’avitaillement et les formalité de sortie.

samedi 10 novembre 2012

Venezuela : Puerto la Cruz et Chacachacare


PUERTO LA CRUZ
Le 31 du mois d’aout, route vers l’Est ... et contre le vent dominant dans la
région.

La glissade vers l’ouest s’arrête par 67 W. C’est donc voiles bordées au maximum que ce vendredi matin je coupe courageusement les vagues. Nous devions nous arrêter le soir aux Aves de Barlovento, mais Yves a sans doute été impressionné par mon aptitude à remonter au vent et nous avons continué toute la nuit pour arriver à 5 heures le samedi matin à Gran Roque.

Escale courte mais importante : avitaillement en fruits et légumes. La dernière visite d’un marché remonte à un mois.

Nous continuons vers la passe sud-est de l’archipel : La Boca de Sébastopol.



Le chenal n’est pas large et la navigation de 12 miles est faite en grande partie aux moteurs face à un vent faible. Bleu foncé c’est bon, bleu clair ça ne passe pas : on connait la chanson maintenant.




Mouillage le soir à l’île de Buchiyaco, 1 mile avant la passe.





Une autre île juste à côté. C'est la plus petite que nous ayons vue.


La barrière de corail est à 200 mètres devant. Nous sommes bien placés pour observer le vent en espérant qu’il tourne un peu : il est sud-est et nous allons à Puerto la Cruz qui est ... dans le sud-est.


Quatre jours plus tard, jeudi 6 septembre. Le vent n’avait pas dévié ni vers le sud, ni vers l’est. Yves décide de partir en milieu d’après-midi et de faire face au vent et au courant contraire.
Au revoir Los Roques.
La grand-voile est réduite pour remonter contre un vent de 15 à 20 nœuds. Après un grand bord vers le continent sud-américain, nous avons viré à 1 heure du matin, puis tiré toute un série de petits bords pour profiter des oscillations du vent.



En fin d’après-midi le lendemain, l’île de La Tortuga est juste devant nous. L’ancre est mouillée Playa Caldera. Depuis 24 heures, nous avons gagné 90 miles dans l’axe du vent. Bon boulot Free-Lance.




Et puis, pourquoi naviguer toute la nuit alors que demain il fera jour ?
Avant que le soleil ne  se lève, nous repartons sous grand-voile haute et foc, cap sur Puerto la Cruz. Vent de 15 nœuds, mer plate … et à 9 heures, arrêt au stand : l’anneau en inox du point d’écoute de grand-voile a lâché. Affalage de la voile, deux épissures sur un bout de DYNEEMA®, la grand-voile est renvoyée et nous reprenons notre route une heure plus tard.


A 15 heures, les îles de Borracha, Borracho et Los Barrachitos sont doublées (par la gauche, bien sûr : si tu doubles à droite tu perds des points sur ton permis).




Nous voilà à Puerto la Cruz, au calme dans la marina de Baya Redonda.




Mais il n’y a plus de place pour moi sur les quais et les pontons de la marina. Passé le week-end, nous changeons de marina : il y en a plein à Puerto la Cruz.




Au quai de Tech Marine de Oriente.
Mes étraves n'ont jamais été aussi près de la terrasse d’un bar !




Comme dans toutes les marinas de Puerto la Cruz, des gardiens assurent la sécurité jour et nuit. Je peux dormir sur mes deux coques.






Sur la pelouse,






Sur le quai,





Des animaux de type préhistorique se sont adaptés au XXIème siècle. Les iguanes d'aujourd'hui ont compris qu’il est toujours bon de se montrer aux abords d’un restaurant. 






Puerto la Cruz ne plait pas beaucoup à Yves : il fait chaud et il n’y a pas de vent, les marinas sont gardées comme des centrales nucléaires (là, c’est un peu exagéré). Et puis, il faut s’occuper de ma carène.

Bref, nous repartons le 15 septembre au lever du jour pour Margarita : 70 miles à parcourir avant la nuit.

Nous longeons le port. Le commandant de ce pétrolier a t-il stationné son navire sur le parking de son immeuble ?
Aussitôt après Puerto la Cruz, slalom entre les îles de Chimana.





Couleurs spectaculaires …




… les cactus règnent en maître sur ces lieux.



Toute la matinée, pas vent dans les voiles. Qu’importe, le gas-oil est très bon marché au Venezuela.
Devant le golfe de Cariaco, des dauphins nous accompagnent. On les retrouvera dans quelques semaines.



Nous arrivons à Porlamar avant la nuit, après avoir tiré des bords laborieux dans le Canal de Margarita, contre vents et courants.



Depuis mi-juillet, des bateaux n’ont pas bougés …



… une autre a profité de ces deux mois pour apprendre à marcher (sur le pont et à terre, pas sur l’eau quand même) et à danser.



Evolution importante : mon annexe a un moteur ! Progrès, quand tu nous tiens.







CHACACHACARE



Nous nous rendons rapidement à Chacachacare, dans l’ouest de Margarita : c’est là que les bateaux sont mis au sec.



Pas de chance, le rendez-vous a été pris le jour de la fête communale. Nous patientons au quai le lundi, puis le mardi.

En fin de journée, j’entre dans la souille du travel-lift de justesse mais sans chausse-pied. Sur les documents, je fais 6.80 mètres de large. En réalité je fais 6.95 mètres et la souille est large 7.10 mètres. Les pare-battages plats sont de sortie.




Au moment de passer les sangles, un gros orage s’abat sur nous : la sortie de l’eau est remise au lendemain.




Ca y est, ça bouge, on va s’occuper de moi.



Un plongeur du chantier vérifie si les sangles sont bien positionner avant me lever ; il ressort de l'eau avec moi.



Promenade sur l’aire de carénage, occupée principalement par des bateaux de pêche.



Me voilà posé sur quatre coussins de sable, à l’entrée du chantier, parmi les pick-up.



Autour de moi, les marteaux à calfat travaillent du lever au coucher du soleil. Il y a des coques qui sont arrivées bien malades et qui repartiront comme neuves.
La peinture des bordés est soignée,




Les étraves ont leurs figures de proue,




Et puisque l’artiste est là, autant faire également le tableau arrière.





Pour en revenir à mes coques, elles ont été amoureusement poncées pendant deux jours par Asnaldo.





Les skegs allongés de 15 cm sont maintenant plus profonds que les safrans.




Les panneaux de survie sont à l’épreuve des balles mais surtout totalement étanches.



Après rinçage et séchage, une sous-couche grise très mode est passée sur les oeuvres vives.


Puis un antifouling noir.

J’ai maintenant des dessous noirs. Le choix fut difficile : blanc, c’est classique mais salissant, rouge ça fait un peu p…, bleu j’en suis lassé. Finalement les dessous noirs ont de la classe, je trouve, non ?




L’ombre de mes coques attire les chiens : bientôt se sera de nouveau les poissons.




Une vue de Chacachacare : le quartier Ouest …



Le quartier Est,










Un commerce, et vous avez pratiquement tout vu du village.

 Je suis retourné à l'eau dix jours après en être sortie. Pas fâché de quitter le chantier où chaleur, moustiques et poussière règnent en maître. Mais Yves se souviendra de l’amabilité du personnel des Astillero & Varadero del Caribe.


Et me voilà à tirer des bords dans le canal de Margarita pour rejoindre Porlamar. Les dauphins nous accompagnent un moment.