jeudi 8 juin 2017

25 ESCALES AUX PHILIPPINES - chap. 2


CEBU


Le 2 février 2017, nous sommes à Cebu.



Après une première nuit au mouillage devant le Yacht Club, le Capitaine m’a fait entrer dans la marina, cul au ponton, étraves vers les bars et restaurants.





Je ne suis pas, loin s’en faut, le plus gros bateau du port.
Presque le plus petit !




Cebu, c’est la deuxième agglomération des Philippines, après Manille.

Grandes avenues, voitures, taxis, motos …




… magasins, centres commerciaux, enfin toute la panoplie d’une mégapole de 2 849 213 habitants



Le but de notre escale ici, c’est d’aller saluer Ferdinand de Magellan.

C’est ici qu’il a terminé son tour du monde le 27 avril 1521.
Voyager présente des risques, aller faire la guerre encore plus. Mélanger les deux lui a été fatale.

Mais Yves tenait à saluer celui qui fut plus rapide que lui entre le Cabo Virgines et le Cabo Pilar.







Un monument est dressé juste à côté à la mémoire de Lapu Lapu, vainqueur de Magellan.

Il est, martialement parlant, nettement plus flatteur.


Notre route, qui était surtout vers l’ouest jusqu’à présent, s’oriente maintenant vers le nord.

Le capitaine a placé une marque sur la carte, au milieu de l’archipel des Philippines. Pourquoi ?



13 février 2017.

Nous quittons Cebu dès 7 heures pour dégager du passage entre les îles de Mactan et de Cebu avant que le vent ne s’établisse.
Dès 8 heures, il souffle du nord-nord-est entre 16 et 18 nœuds. Ce qui signifie qu’il vient de face, juste dans l’axe de la route.

Nous tirons des bords sous grand-voile à deux ris et foc roulé au 1er point.

J’ai le plaisir de dépasser une barge et son remorqueur qui eux aussi souffrent contre le vent.



 
PORT CARMEN



A midi et demi, je suis mouillé dans la baie de Port Carmen, situé 15 miles au nord de Cebu.

Quel changement d'environnement après seulement une demi-journée de navigation !



Le village se répartit de chaque côté de la route.
La route est le domaine quasi exclusif des tricycles.




Quelques rues adjacentes où s’épanouissent les petits commerces en tout genres ...




... ainsi que les restaurants, sédentaires ou ambulants.




Une grande partie de la baie se vide à marée basse, laissant voir les pièges à poissons …




… et permettant aux pêcheurs à pied d’exercer leur art.


Accolés à la baie dans se partie nord, des bassins creusés par des forçats sous l’occupation japonaise.

L’un de ses bassins est aujourd’hui une marina.

18 février 7 heures du matin.

Le capitaine relève mon ancre et nous poursuivons notre route vers le nord de l’île de Cebu.

Je remonte au près serré pendant deux heures puis le vent tombe complètement.
Le moteur me propulse à 5 nœuds sur une mer d'huile.





BOGO




Un long chenal nous permet de passer parmi les hauts fonds et les pièges à poissons.

Il est creusé en ligne droite vers la digue, ce qui simplifie l’approche. Les cartes ne le mentionne pas encore.
 






Les fonds remontent à 2 mètres un demi mile avant la digue : il faut mouiller.
Il est 16 heures, tout est calme.


A l’extrémité de la digue, un mur de baffles est installé.

A 21 heures, il arrose de musique techno tous les environs. C’est la fête de fin d’année scolaire et la remise des diplômes. Heureusement que les hauts fonds nous ont empêché de s’approcher plus près.





Le lendemain matin, nous repartons.
Il y a des centaines de ports et de mouillages aux Philippines. Le capitaine doit parfois faire une escale courte pour pouvoir en prolonger d’autre.

Nous approchons de la pointe nord de l’île de Cebu.




MALAPASCUA



Moins de 5 heures plus tard, nous mouillons dans le sud de la petite île de Malapasqua, au pied du phare.

Plage de sable blanc : l’endroit ressemble à un spot publicitaire pour vacances tropicales.


Malapascua est touristique.
Ses atouts sont tout autour d'elle, sous la surface de la mer. Les visiteurs sont des plongeurs.


L’activité touristique n’empêche ses habitants de poursuivre les activités traditionnelles.

La pêche sur une petite île en est une.



Pas de voiture, pas de bitume.

Ou l‘inverse ?




Le coq peut promener ses poules sans dangers. Ils finiront tous dignement dans une casserole.




Les habitations traditionnelles côtoient les hôtels, voire s’y appuient.



Quizas, qui était mouillé à mes côtés au nouvel an à Yap, vient jeter son ancre dans ce petit coin tranquille.

Quand je vous disais que l'endroit ressemble à une publicité tropicale, je ne me trompais pas : il y a même les couleurs.

22 février

Nous reprenons notre route au près serré vers le nord, face à un vent de nord-est établi autour de 10 nœuds.

Puis après avoir doublé la pointe sud de Masbate, il adonne un peu et je continue au petit largue.
 




Toute la journée, nous doublons des îles : Maripipi, Almagro, Tagapula. Que des jolis noms difficiles à mémoriser.




A la tombée de la nuit, après onze heures de navigation, mon ancre croche en baie de Mongolbongol, sur l’île de Destacado.







MONGOBONGOL

Peu de voiliers font escale ici.
L’accueil, aiguisé par la curiosité, y est d’autant plus chaleureux.

Dès le lever du jour, deux bankas montées par une quinzaine d’hommes, viennent saluer le capitaine, puis l’assaillir de questions.
Certains ont navigué sur les navires de commerce. Ils possèdent suffisamment la langue anglaise pour pouvoir établir un dialogue.



La rue a un revêtement en béton. Mais les voitures sont rares : l’île fait deux kilomètres de large sur quatre de long.



L’entrée de chaque quartier (le barangay ou Brg pour faire court) est marqué par un porche.
Son architecture est plus ou moins rustique, suivant la richesse de ses habitants.


Passer de petite fille libre de toute contrainte à jeune femme digne et fière se fait très jeune.




Yves s’est promené sur les routes ombragées de l’intérieure de l’île : le risque de s’égarer est faible.



Sur le bord de la route, un chantier prépare les bras de liaison des bankas.

Coupé vert et donc souple, les bambous sèchent avec une courbe bien définie qui résistera à la pression des flotteurs.




Le bateau est bien sur le moyen de liaison avec le monde.

Tout le long du rivage, des bankas en cours d’entretien, …




… au repos sur la plage, …




… hors de l’eau près de la digue, …




… ou en activité, attendant passagers et marchandises.


24 février

C’est à regret que le capitaine lève l’ancre pour une navigation vers un autre mouillage philippin. Les gens sont attachant à Destacado.


Le choix de la route est le même pour tous. On se croise, on se double ; dans tous les cas on se salue.

Ces routes maritimes intérieures sont moins chargées que le périphérique aux heures de pointes.
A la radio, il n’y a pas Dauphin Futé pour annoncer l’itinéraire de délestage.




8 heures de navigation presque entièrement avec un vent portant sur une mer calme comme un lac.
Le spi a même fait son apparition pendant deux heures.






MASBATE




15h30 : je suis mouillé face au quai des bankas. C’est là que le capitaine rejoint la terre ferme en annexe.



La ville de Masbate semble très active à en juger par le trafic maritime.
Clocher et minaret dépassent des toits.



Les tricycles motorisés prennent le relai des bateaux.

Appeler cette place "plateforme multimodale" ferait prétentieux mais serait réaliste.




Les tricycles s’enfoncent dans la ville …



… où la chaussée est à eux.


27 février

Départ de Masbate pour l’île de Burias, dans le nord-ouest.

Nous sommes dans la passe à 7 heures du matin.

C’est déjà la pleine activité à cette heure matinale. Il faut être bien réveillé et vigilant. Bankas de transport scolaire et bankas de marchandises se croisent, chacun maintenant sa vitesse de croisière.

A cela il faut ajouter les petites barques de pêche à l’ancre dans le courant : la mer est à tout le monde.




                                                         A SUIVRE ...