lundi 9 juillet 2018

LEMBATA : AU-DESSOUS DU VOLCAN



 
 
 
Ce samedi 5 mai, j’ai le cap sur un volcan, au-dessous.
 
 
Si je change de cap, il est probable qu’un autre volcan soit de nouveau sur mon cap. Mais toujours au-dessous.
 
 
 
Nous arrivons à l’extrémité Est de l’île de Florès, et nous allons entrer dans le dédale d’îles de l’archipel d’Alor.
 
 
 
Les dispositifs locaux pour attirer les poissons jalonnent notre route.
 
Ils justifient nos navigations diurnes.
 
 
 
Après avoir tiré des bords dans un vent maniable et un courant favorable, nous approchons du détroit de Boling, entre l’île éponyme et l’île de Lembata.
 
Derrière, un majestueux volcan semble fumer.
Il est 15h40. Le pilote automatique intelligent ne peut plus rien anticiper dans les tourbillons qui rendent mon cap fou.
 
 
 
 
 
 
A 16h30, nous sommes à la pointe Tuak qui marque la sortie du premier passage.
Nous mettons le cap vers la baie de Lebaleba.
Les collines ont inspirées les pyramides d’Egypte. Ou l‘inverse. Ou …
C’est toujours le dilemme bien qu’il soit probable que chacune de ces créations soient des œuvres totalement indépendantes.
Le voilier laisse le temps à l’imagination de divaguer tandisqu'il trace sa route.
 
 
 
 
17h30 : je suis en face de Lewoleba.
 
Vu le nombre d’antenne katgé, il doit bien y avoir entre 50 000 et 70 000 habitants.
 
 
Au mouillage, un bateau se met seul face au vent.
 
Comme il n’y a pas de vent, je me mets face à un volcan (mais au-dessous) et face au soleil couchant.
 
 
 
 
 
 
 
LEWOLEBA
 
 

 
 
Le lendemain, je vois que je suis sur une zone de pêche locale.
 
 
 
On pêche en famille.
 
Moins d’un an, on regarde Papa.
Passé trois ans, on aide Papa.
 
 
 
 
 
Je reste au-dessous du volcans ; le capitaine part à terre.
 
 
 
 
Une estacade en bois de accueille l’annexe.
 
 
 
 
 
Il faut bien choisir sa planche avant de poser le pied à terre. Sinon c’est le retour à l’eau.
 
 
 
 
 
Juste derrière l’estacade, sous les toits végétaux, se trouve une série de petits restaurants à la mode locale.
 
 
 
C’est un lieu de sortie réputé des habitants de Lewoleba.
 
 
 
 
 
Le capitaine y est comme chez lui. Il y prend des cours d’indonésien.
 
 
 
 
Juste à côté se trouve le port.
 
 
 
Il y a des embarcations de tous les types et de toutes les tailles.

 
 
Les grands navires en acier s’accommodent d’un bout du quai.
 
 
 
Les bateaux de transport de passagers vers les îles proches s’agglutinent sur l’ancien quai.
 
 
 
En vis à vis des bateaux de transport de marchandises.
 
 
 
 
Une place est laissée pour ceux qui ont fini leur carrière.
 
 
 
Sur le même quai que les navires en acier, les pinisis déchargent.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’étrave fière et conquérante, …
 
 
 
 
… armé à l’ancienne, …
 
 
 
 
 
 
… ils sont menés par des marins qui savent pêcher et conserver le poisson.
 
 
 
Le système de gouverne surprend.
 
Il semble que ces antiques appendices soient doublés d’un safran moderne.
 
 
 
Le trafic est intense : nous sommes dans un archipel. Le bateau remplace trains et camions.
 
 
Le quai est régulièrement libéré pour permettre l’accostage d’un mastodonte.
 
Tout le quai lui est réservé. Dès qu’il repart, les habitués reprennent leur place.
 
 
 
La ville : c’est une artère à double voies parallèle à la mer.
 
 
 
 
Et des rues qui croisent avec d’autres rues.
 
 
Il y a tellement de verdure que le débat sur « la ville est-elle au milieu de la campagne ou la campagne est-elle autour de la ville » n’a pas de sens ici. Les deux sont imbriqués.
 
 
 
 
Mais c’est bien une ville : il y a des tags sur les murs, …
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
… une mosquée, …
 
 
… une église, …
 
 
 
… des magasins où balles de tennis, parapluies et fil à pêche se côtoient.
 
 
 
 
A chacune sa religion.
 
 
 
 
Je reste seul au-dessous du volcan.
 
 
Le capitaine part me voir d’en haut. Il choisit le volcan dénommé « Ile Werung ».Ici, « ile » veut dire « montagne ».
 
 
ILE WERUNG
 
 
 
 
Après deux heures de moto, l’expédition arrive au pied d’Ile Werung.
 
 
 
Au dernier village, un guide obligatoire complète le groupe.
 
Il s’agit en effet d’une véritable expédition, montée pour accompagner mon capitaine.
 
 
Celle qui ne sourit pas, c’est notre guide. Normalement, c’est son frère qui fait ce travail. Mais il est absent et elle est obligée de la remplacer.
 
 
 
Les villages sont maintenant en dessous, …
 
 
 
 
 
 
 
… et l’altitude des sommets environnant est atteinte.
 
 
 
 
 
La mer est calme.
En l’occurrence, ça n’a aucune importance.
 
 
 
Loin devant, marchant très vite, le guide que des âmes charitables ont pourtant lesté d’un sac à dos.
 
 
 
 
 
Elle prend de l’avance juste pour pouvoir se mettre à l’ombre d'un arbuste.
 
 
 
 
Le sommet est atteint à 10 heures du matin.
 
Mon capitaine peut s’assoir. Le cratère est au-dessous.

 
 
 
 
 
Le temps de prendre la photo apportant la preuve que le sommet est bien vaincu …
 
 
… et l’expédition descend vers la vallée.
 
 
Mauvaises chaussures, manque de souplesse, le pied à côté des touffes d'herbe : le capitaine ne compte plus ses glissades.
 
 
 
Le guide retrouve son sourire quand elle est de nouveau parmi ses sœurs.
 
Elles en auront des choses à se raconter !
 
 
 
 
Le verre de vin de palme est bienvenu après l’effort.
 
 
 
La route du retour est longue : il faut s’arrêter chez les parents, les beaux-parents, les cousins, …
 
 
 
 
 
 
Le capitaine en profite pour visiter les maisons, du salon …
 
 
… à la cuisine.

 
 
 
 
 
Ce tissu fait à la main couvre maintenant les assises de mon carré.
 
 
 
 
Ce matin, les villages ont été traversés sans faire de halte.
 
 
 
 
Mais au retour, …
 
 
 
 
… il correcte de s’arrêter pour voir si le petit dernier grandit bien, …
 
 
 
 
… et manger un morceau : c’est le savoir-vivre d'ici.




La visite est un peu plus longue lorsqu’il faut mobiliser une équipe pour attraper un poulet.



Passage par "le gaz".

La route est en construction.



Debout les gars réveillez-vous il va falloir en mettre un coup, … et passera la route 

 dit la chanson !



Dans la zone blanchâtre, les gens des alentours viennent faire y cuire pommes de terre et manioc.





La route est émaillée de scène du quotidien : maman lave le linge, les enfants prennent leur douche, papa lave la moto.







Le capitaine revenu heureux et fatigué. En sirotant se coupe de fruits glacés, …



… il contemple le paysage au-dessous du volcan.



Deux semaines que nous sommes à Lewoleba.
C’est suffisant pour être intégré à un clan familial.






Les hommes débattent des résultats sportifs.




Les femmes achètent ce que propose un marchand ambulant.




Les enfants font les fous dans l’eau.


Que du classique.



Nous ne sommes encore pas au bout du chemin.

Le capitaine y pense un soir au coucher du soleil.
Le lendemain matin, mes sillages marquent la mer.

Lewoleba n’était pas une escale inscrite au programme … parce que notre programme est aussi informel qu’élastique. C’est un grand luxe que de pouvoir rester là où il faut bon être, quand ça nous chante, le temps qu’il nous plait.

Mais l’administration veille. La durée d’un visa n’est pas élastique.


La route vers l’Est touche à sa fin. Nous mettons maintenant cap au sud pour rejoindre Kupang, à la pointe Ouest de Timor.

 
 
 

A suivre ...