vendredi 29 juin 2018

FLORES : QUE DE BATEAUX !

FLORES
 



L’île de Flores fait 360 kilomètres de long.

Nous allons suivre sa côte nord, à l’abri des ardeurs de la mousson de sud-est.
 



Pour mon capitaine, il n’est pas question de dormir. La navigation côtière lui impose d’être attentif à tout ce qui se passe autour de moi.




Dans notre sud, une terre brulée par le soleil compose le paysage.




Entre mes étraves, de gros dauphins passent un moment de récréation.


Nous doublons sans y faire escale les célèbres îles de Komodo : les varans géants nous attendrons bien encore quelques mois.







 
LABUAN BAJO





Ce jeudi 26 avril en fin d’après-midi, nous arrivons à Labuan Bajo


Trouver une place dans le port n’est pas facile.

Suivant les conseils de quelques marins locaux, je suis mouillé près de l’estacade.



Elle est superbe en rose, et elle se trouve à deux pas du centre-ville.



Le quai disparait derrière plusieurs couches de bateaux.


Le ferry arrive à s’y amarrer parce qu’il est le plus fort.

Quand il quitte le quai, sa place est prise d’assaut.



La grève elle-même est à peine visible sous les bateaux.



Le bois règne en maitre incontesté sur ce monde flottant.


Des mètres et des mètres carrés de vernis m’entourent.

J’en ai des complexes d’être en polyester.




Tous ces bateaux vivent : le linge qui sèche en apporte la preuve.




Le centre de Labuan Bajo est composé de boutiques qui regardent passer les scooters …


… et elles vivent avec l’espoir que le scooter s’arrêtera devant elle.


Le tourisme est ici le moteur de l’économie.



Sortie du centre, la vie indonésienne reprend ses droits et sa nonchalance.


Le soleil va se bientôt se coucher.

Les bateaux de tourisme sont sur leur coffre. Les embarcations de pêche quittent le port.

Nous partons le samedi matin par le passage entre Florès et la petite île de Bajo.

Le bureau de l’immigration a besoin d’une semaine pour effectuer l’extension de visa du capitaine. Il ne s’imagine pas une semaine ici : la formalité sera faite ailleurs.


Les pêcheurs ont déchargés leurs prises.

Les ventes ont commencé sans bruit : le mot « criée » n’est pas de mise.




Le vent n’arrive pas jusqu’ici.

Mon sillage semble se graver sur la mer.



Slalom entre les îles que la carte ne nomme même pas.




Les mouillages calmes et abrités ne manquent pas près de l’extrémité Ouest de Flores.
Nous croisons un énorme phinisi fraîchement sorti de son chantier natal.

Les phinisis assurent le cabotage dans ces eaux depuis plusieurs siècles ; ils ont abandonné leurs deux mats et leurs sept voiles pour un moteur.
Ceux qui ont encore des mats servent au charter de luxe avec un très gros moteur qui n’a que le nom d’auxiliaire.



La mosquée domine le village coincé entre mer et collines pelées.

Pas une seule antenne katgé !


Dans les passes, le courant nous aide ou nous ralentit : c’est selon son bon vouloir du moment.

Le capitaine ne cherche plus à comprendre les caprices des migrations liquides.


Dans tous les cas, ce sont les moteurs qui me propulsent au travers d’un dédale d’îlots.

Le vent ne prend le relai qu’à 15 heures



C’est au grand-largue sous génaker que nous commençons à longer la côte nord de Flores.

Le soleil se couche.

Nous avons parcouru plus de 60 miles depuis ce matin et je ne suis pas encore au mouillage.






TOTO BARAT

 


La lune est déjà haute lorsque mon ancre tombe par 8 mètres de fond, à moins de 50 mètres de la plage de Toro Barat.

Nous avons frôlé la nuit blanche.


Courte escale : dès que le soleil prend le relai de la lune, je suis en route.

Face à l’Est, face au soleil levant.








Du village, nous avons aperçu sa mosquée …
… et des maisons nous avons vu la fumée des foyers.




Vu le petit nombre d’embarcations, il ne doit pas y avoir d’embouteillage dans la grand-rue.


La capitaine a prévu une escale à l’île de Raja.

La journée se déroule dans une alternance de voile et de moteur.
L’île est visible dans mes étraves dès 14 heures.


A 17 heures, Raja est à moins de 10 miles.

Un vent d’Est de 12 nœuds ralenti ma progression.


A 18h30 nous sommes devant le seul mouillage de l’île.

Il est face à l’Est et donc très agité. Même beaucoup trop pour prendre le risque d’y mouiller juste avant la tombée de la nuit.


Demi-tour. Le capitaine rase la côte à la recherche d’un éventuel dans l’ouest de l’île. Partout il y a trop de fond.


La nuit se passe en mer sous la lune. Nous faisons route à petite vitesse vers Maumere.
Au matin, je tire des bords pour gagner dans le Sud-est : le port est au fond d’une baie.

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La ville se révèle petit à petit : les antennes katgés d’abord, puis l’infrastructure portuaire.






MAUMERE









Je suis mouillé par 20 mètres de fond dans des eaux calmes …



… et très près des enrochements qui protègent la ville.

Le port n’a pas besoin d’être dragué : il y a généralement 30 mètres de fond.




Le quai des pêcheurs est libre l’après-midi : l’annexe y est à son aise.



Au matin, il y a affluence.

Les marchands s’installent avant la première prière et bien avant l’arrivée des bateaux.




Vous achetez le poisson au poids ; l’odeur est gratuite.



Le soleil monte rapidement et il faut s’en protéger.

Le foulard n’y suffit pas toujours : il est épaulé par le chapeau pointu.








Les conducteurs se deux roues gardent leur casque : …


… les croyances des gaulois sont-elles arrivées à Flores ?





Sortie de l’enceinte portuaire, le marché se poursuit avec les fruits et les légumes mais avec les mêmes sourires.  



Maumere fut détruit à 85% par un tremblement de terre en 1992.

Le chantier de reconstruction est toujours en cours.





La ville est sans beaucoup charme.

Des rues avec des magasins de chaque côté …


… et des scooters qui égaillent la rue et stationnent dans les échoppes.




Le bureau de l’immigration est au bout de cette belle avenue.




Le capitaine prend un scooter pour s’y rendre et demander une prolongation de son visa d’un mois.



Joli bâtiment et …

… le personnel à la même hauteur.





Trois jours plus tard, il a le tampon indispensable sur son passeport.



Aussitôt le visa obtenu, nous partons voir plus loin. 



A la voile ou au moteur, c’est selon.




Passage entre Flores et ses îles satellites : Pulubesar, Pangabatang, Babi.




Nous faisons route le long de la côte : le capitaine néglige les mouillages tranquilles qui nous tendent leurs baies accueillantes.






HADING




Pour ce soir, le capitaine vise la baie de Hading, entre les pointes de Belabatung et Watupayung



Nous y arrivons au coucher du soleil.


Trop tard pour bien distinguer les fonds avant de mouiller. Mais le mouillage se prend et se passe sans encombre.






Le lendemain matin, le capitaine prend le temps d’admirer la plage déserte ….


… avant de partir juste au moment où le soleil se lève derrière la pointe Watupayung.


Plus que 30 miles et nous seront à l’extrémité Est de l’île de Florès.


Notre route va ensuite s’incurver vers Timor.




 
A suivre ...