samedi 28 septembre 2019

MADAGASCAR - BALLET DE BOUTRES A NOSY BE



23 juin 2019 –  NOSY BE - BAIE DE CRATERE 





Depuis hier soir, je suis au mouillage en baie de Cratère, à Nosy Be (Nord-ouest de Madagascar). 


Autour de moi, quelques dizaines de voiliers dont une majorité de catamaran.



Lorsque mon capitaine débarque, il a devant lui un chemin poussiéreux qui grimpe à flanc de colline.



Ce chemin de 1 kilomètre de long lui ouvre une petite fenêtre sur la vie malgache.




Un commerce de fruits et légumes, 



Une  friperie, 



Une gargote avec télévision, 




Un point d’eau, dénommé « motopompe » par les riverains




Une autre gargote.





La sortie d’école,




Le retour du marché : c’est l’animation quotidienne. 



Ce n'est pas une course de char, le monsieur n’est pas Ben Hur.

C’est seulement un transporteur ; rayon d'action local.



Les zébus, leurs charrettes et leurs conducteurs montent et descendent le chemin toute la journée, parfois chargé, parfois à vide.




Il y a la pose à l’heure où le soleil culmine.

Cette pose est imposé par le syndicat des zébus.




Le chemin aboutit à Dar el Salam et …





… à une rue bitumée.



Le marché : en dehors de sa partie couverte qui a des étales, il faut s’accroupir pour choisir ses légumes.



Les trottoirs ressemblent au marché :  toujours des fruits, des légumes et …


… de la friperie.




Sur le trottoir toujours mais un peu plus loin, le « car-wash », puis …


… l’atelier de réparation des tuk-tuk. 


Le passage d'une jeune malgache justifie un arrêt complet du travail des mécaniciens.








HELL VILLE





En 20 minutes de taxi collectif ou de tuk-tuk, mon capitaine arrive à Hell Ville, la capitale de Nosy-Be.



Les passagers descendent au parcage face au marché 

Il est peint de la même couleur que les tuk-tuk.


Hell Villen c’est la capitale.

Il y a donc des esplanades …



… des bâtiments administratifs et historiques …







… et toutes sortes d’institutions.









Sur le macadam, le duel Peugeot …



… Renault se poursuit.


Le port de Hell Ville.

Un bateau semblable à moi, peut être un cousin, a réussi à se glisser dans la flotte locale.








LES FÊTES MALGACHES




C'est le jour de la fête nationale
Mon capitaine est invité dans une famille. 


Dans « fête nationale », le mot important est « fête ».



Les femmes de la maison s’activent. La table est surchargée



Pour marquer l’événement, les spaghettis remplacent le riz.





Les petits eux restent au riz : c’est déjà bien assez difficile à manger.


Coupe d’Afrique de Football. 


Madagascar était qualifié pour la première fois de son histoire footballistique et est arrivé en quart de final. 

Le capitaine a suivi, comme tous les malgaches, toutes les rencontres.




A Nosy Be la vie nocturne est active. 


Mais sur ce thème, Yves reste discret : je n’en dirai donc pas plus.









LE BALLET DES BOUTRES


Tous les jours, des boutres arrivent et partent du port de Cratère.








Ils arrivent chargés, la ligne de flottaison bien enfoncée.




Ils passent derrière …




… ou devant moi.




Parfois, ils vont virer près des haut fonds … 




… pour revenir ensuite sur l’autre bord.
Ils s’en retournent vers le sud quelques temps plus tard …









… le franc-bord haut …





… et poussé par le vent …
Seul le vent et la marée leurs donnent l’ordre du départ.








C’est un ballet que je vois chaque jour.





Il y a aussi les pirogues à un balancier, 




Elles transportent marchandises et passagers, …




… et parfois elles ont une cargaison plus précieuse.




Toutes ces embarcations, grandes … 




… et petites vont à la plage.



Si la place manque, elles mouillent juste devant.




Dans tous les cas, elles attendent que la marée soit haute pour s’échouer et permettre de décharger.



Le côté sud de la plage est réservé aux pirogues de pêche.


En mer, les pêcheurs remontent filet et poissons. 


Les poissons sont démaillés sur la plage, mis dans des bassines …



… et ils prennent immédiatement la route du marché.




Le filet est ensuite plié dans la pirogue, prêt pour une nouvelle sortie.


Le déchargement des boutres commence dès que la marée est suffisamment descendue.

pas de quai, pas de grue, pas de tapis roulant, pas de fenwick.


Tout se fait à dos d’homme. Avec plusieurs sacs sur le dos de chaque docker.






Monter sur de la grève, 





Marcher jusqu’au tas de sable,





Vider les sacs,





Retour au bateau avec les sacs vides.




Le salaire de ces hommes, pour ce travail de força, est si bas qu'il leur permet de manger mais pas de se soigner.









BAIE DES RUSSES





Il nous faut nous arracher de Nosy Be. 


Nous mouillons d’abord quelques jours à Sakatia, petite île à l’ouest de Nosy Be. 

Plages de sable fin, cocotiers, gargotes sur la plage : on se croirait en vacances.




Puis cap au sud vers la Baie des Russes. 

Une mise en jambe de 18 milles.

Une vaste baie avec une entrée étroite : la flotte russe s’y abrita du 24 décembre 1904 au 16 mars 1905. 

Un beau site pour préparer une attaque désastreuse contre les japonais dans le détroit de Tsoushima. 

La dernière escale en ce bas monde pour 10 000 marins russes




Je suis mouillé dans un calme absolu : terre, air, mer génèrent un climat de sérénité.




C’est dans cet environnement que mon capitaine me nettoie les carènes.



Fréquemment des voiliers font escales ici. 

Il y a aussi quelques bateaux locaux qui font du charter à partir de Nosy Be.

Un petit commerce en pirogue écoule des productions locales : fruit, légume, coco, poisson et crustacé. 

Il y a même une pirogue qui propose du pain le matin!


Le village : une demi-douzaine de maisons et autant de familles. 

En fin de journée, les discussions s’engagent devant les maisons, une bière fraîche à la main.




Un bateau au look typiquement breton sort de la baie : nous le rencontrerons de nouveau plus loin.




La nuit tombe sur la baie des Russes. 


Demain à l’aube nous partirons pour Mayotte.







Trois mois d’escale à Madagascar. Une grande île peuplée d’hommes et de femmes accueillants, souriants et optimistes malgré une très grande pauvreté.


... à suivre