vendredi 16 septembre 2016

LES VANUATU (SUITE)

 
 




Je vous raconte ma croisière du sud au nord des iles des Vanuatu en neuf escales.

Les îles les plus à l’Est ne sont pas au programme : le monde est trop grand pour être entièrement visité.

Le 18 juin à 9 heures, nous quittons Port Vila.

Un temps à grain nous cueille à la sortie de la passe de Port Vila. Puis le vent se stabilise à 20 nœuds du Sud-Est : un grand classique de la région.

Nous contournons l’île d’Efate par l’Ouest.
Après Leinamaiae Point, nous découvrons l’île de Eretoka.


S’agit-il d’un chapeau ou d’un serpent de mer qui a avalé une baleine ?



Navigation en mer intérieure, entre Efate et Lelepa, puis Moso : pas de houle ni de vague.



Le paysage défile comme par la fenêtre d’un train.




A 1 heure de l’après-midi, mon ancre tombe à Esema Bay, près de Port-Havannah.




Je peux éviter dans tous les sens et même en dépit du bon sens : aucun risque de toucher un autre bateau.
















Vous êtes ici.



A terre, le capitaine se dégourdit les jambes sur le chemin qui dessert les jardins. Le jardin peut être grand comme un champ ou une vigne de chez nous. Chaque jardin nourrit une famille.




La pirogue à balancier est le moyen de transport populaire, comme la Volkswagen sous d’autres cieux à une autre époque.



C’est aussi le moyen de prendre du poisson dans la mer : un deuxième jardin.
Dimanche, nous nous sommes promenés sur la côte Sud de Moso.

Un énorme voilier git sur le flanc face à Bluff Point. Les voiles sont à poste ainsi que tous les équipements de navigation. Il lui manque plus d’un mètre d’eau pour flotter !


Si l’île de Nguna, visible derrière Sifiri Point, n’est pas d’origine volcanique, mes coques ne sont pas en polyester.

22 juin, 7h15, départ du mouillage.

Le capitaine s’est levé tôt le jour de son 65ème anniversaire. Résultat d’une bonne résolution ?




A 8 heures, nous franchissons le Purumea Channel : à moi la haute mer !


J’avance au vent de travers sous grand-voile à deux ris et foc, abrité de la houle par l’île Nguna.

Le capitaine prend un cap Nord-est pour anticiper un éventuel courant portant à l’Ouest ou une bascule du vent vers le Nord.




A la pointe nord de Nguna, abatée de 30° cap plein Nord.




Nous passons sous le vent des îles Mataso et Etarik. Etarik ressemble à une dent sortant de la mer.


13 heures : je suis mouillé à Sulua, sous le vent de l’île d’Emae face à Namvalala Reef.

Ma trace informatique indique 40 miles depuis Efate à la moyenne de 7 nœuds.
C’est mon cadeau d’anniversaire pour le Capitaine.











Vous êtes ici.





Je peux bien entendu éviter comme je veux sur mon ancre.


En quelques coups d’aviron, le capitaine est à terre. Il se présente au chef du premier village vu de la route.
Il faut avoir l’œil : pas de pancarte, pas de clocher, pas de mairie, pas de grand place ; juste du linge à sécher.



En trois jours, Yves visite à pieds cinq des six villages de l’île.

Précision : l’île mesure 10km sur 3km. L’exploit pédestre est relatif.



Il ne s’est pas perdu : voici une des rares bifurcation.
Le soleil et les trois volcans suffisent pour se repérer.



Et puis en cas d’erreur , au bout du chemin, il n’y a pas de Jabadao ou ni de Korrigan mais la plage.





Les traces du cyclone Pam sont bien présentes. Il y a du désordre dans la nature.


Très vite, après les salutations d’usage, les habitants racontent le cyclone Pam.
Surtout ce qu’ils ont découvert le lendemain matin : mon île avait changé de couleur, du vert au marron ; je pouvais voir « loin », à plus de 10 mètres.

C’était il y a un an.


Tous les matins, j’ai la visite des dauphins. Ils viennent à heure fixe et suivent toujours le même parcours.
Je suis peut-être mouillé au milieu de leur buffet de petit déjeuner.


26 juin. Aujourd’hui c’est dimanche, on fait de la voile. D

épart à 8 heures et demi sous un ciel également digne d’un beau dimanche.


Comme tous les dimanches ou presque, je mets mon spi pour être beau.

Et aussi parce qu’un vent dominicale de 10 nœuds nous pousse vers l’île suivante.


A 13 heures je suis mouillé Lamon Bay sous le vent de l’île d’Epi.

Déjeuner un peu tardif certes mais c’est le déjeuner dominical, alors c’est permis.







Vous êtes ici.




Le village est bien là mais comme souvent aux Vanuatu, il est presque invisible depuis la mer et …



… également très discret vue de terre.


La nature garde ses droits et est utile pour voir sans être vu.





Une fois trouvée l’entrée de la maison, …



… pas une feuille sur l’herbe elle-même digne d’un gazon anglais dans les espaces entre les chambres, la cuisine, le salon.
C’est utile et esthétique.




Ce village joue le rôle de capitale d’Epi.

Il accueille, outre une école primaire, le collège …


… et sur le haut de la colline, l’hôpital.

Visiblement, dès que le bas d’un bâtiment est peint en bleu, c’est un bâtiment public.


Il y a une belle vue depuis l’hôpital sur l’île de Lamen.

Moi je suis caché derrière les cocotiers.


Ce matin, il y a une agitation inhabituelle sur la plage. Un bateau est annoncé.

Voyageurs et marchandises patientent.



C’est catamaran qui se présente et mouille juste derrière moi. Entre catamaran, nous avons des choses à nous dire. Trois heures plus tard, il repart.


égulièrement nous avons de la visite d’une pirogue.

Le policier est passé lui aussi, dans une pirogue banalisée (ni damier bleu et blanc, ni gyrophare). Il s’est présenté, le capitaine également mais en restant au niveau du prénom.

Quant aux papiers, il n’en n’a même pas été question.




A l’heure où dans les maisons fument encore de la préparation du petit déjeuner, …



… et les enfants partent à l’école …







… nous partons nous aussi vers une autre île, Malekula.




Elle n’est pas loin : le passage entre Epi et Malekula est de 15 miles.

Avec un vent de Sud Sud-est de 10 nœuds dans la grand-voile haute et le genaker, nous gagnons vite le passage …
… entre Asuk Point et Peunoap Point.

Port Sandwich est bien fermée, comme un vrai port (d’où son nom ?). Quant aux sandwichs, le capitaine n’en a pas vu un seul.






Vous êtes ici.


Je suis mouillé derrière Planter Point, près du garage de la pirogue de Roc.

Roc accueille les voiliers de passage : discussion en fin de journée, échange de livres. Il fait également épicerie et boulangerie. Le tout à 10 mètres du rivage.


Tout autour de Port Sandwich, pas de quai ni de gru mais des cocoterais.
Le copra est une activité importante ici, ainsi que le cacao.


Les vaches vont à la plage : bronzette, bain.

Sans maillot de bain ni crème solaire, la vache !

De temps à autres, le capitaine prend le chemin du village de Lamap distant de 5 km.

Tous les deux ou trois cents mètres, il y a une maison et il s’arrête pour parler, raconter.
Ici, les ni-Vanuatu sont francophones.


Il revient chargé de fruits et de légumes parfois sans avoir atteint le village.
Bien qu’elle exige un travail quotidien, le nature est généreuse et les habitants également.


La voile est gréée sur l’annexe pour visiter la baie.

Ce navire est une attraction dans la monotonie de la mangrove.
Yves n’a pas fait que se promener. Il a mis à profit notre séjour en eau calme pour m’équiper d’un radar.

Il avait été livré à Port Vila et était toujours dans son carton. Il est installé et testé avec succès.

Pour l’utiliser, le capitaine attendra de télécharger le mode d’emploi en Français. Celui qui nous a été livré est en Allemand.


Samedi 9 juillet, nous sortons de Port Sandwich pour monter vers la pointe nord de Malekula. Le vent ne passe pas les 5 nœuds. R
égulièrement, un des moteurs m’appuie pour progresser le long de la côte.

A 14 heures, nous passons entre les îles de Uri et de Uripiv. Toute la population du village de Vilavi est dans l’e

au pour me voir passer … ou plutôt pour pêcher : notre passage doit correspondre avec celui du poisson.



Une heure plus tard, je suis mouillé devant le village de Norsup


Vous êtes ici.



La protection de l’île Norsup n’empêche pas la houle d’arriver jusqu’au mouillage, après avoir contourné Selemilmiling Point.






Je ne suis quand même pas secoué comme un prunier.


Norsup fut à l’époque coloniale le centre administratif français. Les habitants sont toujours en majorité francophone.

Aujourd’hui il y a effervescence : la France joue la finale de la Coupe d’Europe. Yves est invité à voir le match : c’est à 4 heures du matin.
Il accepte mais ne se réveille pas.
Les poissons se laissent pêcher dans le port, juste devant le village. Un train de quatre filets ne leur laisse que peu de chance de s’échapper.
Ce qui n’empêche pas d’aller les sortir de l’eau plus loin dans la baie. Elle est dangereuse la vie de poisson. 



 Promenade à terre.

Ce coffret électrique est élégamment recyclé : on n’a pas de bac à fleurs mais on a des idées !
Les contacts dans les gens sont un plaisir pour le capitaine.
Il marche sur le chemin et les gens lui font signe d’entrer. Ensuite, il dit d’où il vient et où il va, c’est la politesse. Les petits cadeaux de fruits ou de légumes suivent (il part toujours à terre avec un sac plastique dans la poche).


Je ne pense pas qu’il va embrasser une carrière de baby-sitter : il a l’air tendu avec un enfant sur les genoux.


Ensuite, il rend la politesse.

Les visites à mon bord sont naturellement filtrées par l’accès en annexe. Seul les plus téméraires ou les plus curieux (curieuses) montent à mon bord.
Nous sommes le 12 juillet. La France a perdu en final de Coupe d’Europe et nous quittons Malekula. Ces deux évènements ne sont pas liés entre eux.
Prochaine escale : Luganville sur l’île d’Esperitu Santo.
 
A SUIVRE ...