samedi 28 avril 2018

LE TOUR DU GOLFE DE THAILANDE - RETOUR AUX ILES



Mardi 20 février
 
Nous avons quitté la marina de Pattaya ce matin pour traverser le golfe de Thaïlande d’Est en Ouest.
 
Le générateur de vent tourne au relenti dans ce coin de la planète. Il oscille entre 3 et 6 nœuds et nous progressons essentiellement grâce au moteur.
 
 
 
A cette latitude, le golfe est étroit : 60 miles de Pattaya à Pran Bury.
 
 
 
16 heures : la côte est visible …
 
 
 
… et à 17h25, nous sommes entre les digues de l’entrée du port.
 
 
 
 
 
 
 
 
PRAN BURY
 
 
 
 
 
Le port s’étale sur la rive droite de la rivière.
 
 
 
Par endroit, les bateaux à couple sont si nombreux que j’ai juste assez de place pour glisser mes deux coques.
1,5 miles plus loin, nous arrivons à la Racer Marina.
Il y a beaucoup d’appontement et peu de bateau. Vladimir, le responsable de la marina nous prend en charge : ce français est arrivé ici il y a dix ans et n’est pas reparti.
 
Escale de travail pour Alain et Yves : l’enrouleur et l’étai sont démonté. Après un séjour de 24 heures en immersion totale dans le gas-oil, la pièce supérieure de l’enrouleur fonctionne comme une neuve. Deux torons de l’étai sont cassés : un Norseman est mis en place ; l’atelier de la marina fabrique une pièce en inox pour compenser la perte de longueur. Cet atelier ressoude également la fixation de l’échelle de bain. Alain passe mon pont au karcher. Bref, je me refais une santé.
 
Le capitaine arrive en fin de visa et moi en fin de droit de douanes (le second est lié au premier).
Il loue un scooter et se rend au service d’immigration de Hua Hin distant de 25 km vers le nord. Il est de retour en fin de journée avec un mois supplémentaire accordé. Pour moi, il faut se rendre aux douanes. Le bureau est à Prachuap, 75 km vers le sud. Vladimir lui trouve une voiture et un chauffeur. Mais sur place, le personnel des douanes n’a pas envie de travailler et lui demande de revenir un autre jour, la semaine prochaine.
A son retour à la marina, la marée est basse. Il saute du quai sur le ponton, glisse sur la vase et se retrouve dans l’eau. Les papiers sont intacts grace à la pochette plastique, le téléphone est mort, ses pieds sont tailladés par les huitres du quai. Mauvaise journée.
 
 
 
 
 
 
Le samedi 24 février, à 8 heures, l’équipage dit au revoir à Vladimir et nous quittons la marina.
 
 
 
 
Nous croisons les pêcheurs qui rentrent de leur nuit en mer.
 
 
 
 
Ils poursuivent le travail : rangement du filet, nettoyage.
 
 
Nous longeons la côte à faible distance. Nous allons vers le sud et le vent vient du sud mais le courant semble favorable.
 
L’objectif du jour est d’atteindre Chumphon avant la nuit.
 
 
 
 
La côte offre des paysages à couper le souffle …
 
 
 
 
… sans doute pour cela que le vent est si faible.
 
 
 
 
 
 
Notre route est  jalonnée d’îlots.
 
 
 
Certain sont minuscules et sans accès, tout comme le H.S.M. Diamond Rock en Martinique.
 
Mais la vie s’y accroche et des maisons de bambous y sont construites.
 
Nous ne pourrons pas atteindre Chumphon avant la nuit.
Le capitaine décide d’une escale à Koh Chan, minuscule îlot qui, aidé par Koh Thai Si, offre une bonne protection et des fonds accessibles pour l’ancre.
 
A 17h40, je suis mouillé.
 
 
 
 
CHUMPHON
 
 

 
 
Et le lendemain, nous repartons à l'aube.
 
A 10 heures, je suis mouillé à Chumphon, à l’extérieur du port, le long de la digue sud.
 
 
 
L’îlot de Koh Mattaphon et la langue de sable qui le relie au continent offre un très bon abri.
 
 
 
Chumphon est une petite ville portuaire. Rien n’est fait pour le tourisme.
Sans être trépidante, la vie est active.
 
Google Map montre un bureau des douanes à Chumphon. Ne le trouvant pas, l’équipage se rend à la mairie pour obtenir des informations.
Après de longs échanges, l’anglais étant peu ou pas parlé par les deux parties en présence, les agents municipaux découvrent qu’il n’y a plus de bureau des douanes ici, qu’il se trouve à Sawi à 80 km.Ils proposent d’y conduire gracieusement le capitaine dès le lendemain et ils contactent les douaniers pour les en informer.
Le lendemain, en arrivant sur place, les papiers sont prêts et en quinze minutes, mon autorisation de séjour est prolongée d’un mois.
 
 
 
Etant enfin en règle avec les autorités du Royaume de Thaïlande, nous partons visiter les îles au large de Chumphon.
 
Tout d’abord Koh Ngam Yai et Koh Ngam Noi.
 
 
 
 
Alain voulait y faire du snorkelling, mais impossible de mouiller : les fonds plongent à pic au pied des falaises de ces îlots. Trop profond pour mon guindeau.
 
 
 
 
L’homme a pris possession de ce petit territoire à grand renfort de bambou.
 
Vue imprenable sur la mer.
 
 
Nous mettons le cap sur Koh Mattra pour y passer la nuit.
 
Alain peut enfin plonger.
 
Mon capitaine soigne par l'eau de mer les coupures aux pieds que lui ont fait les huitres du quai. 
 
 
Dimanche 28 février : en route pour Koh Tao.
 
 
C’est l’île que nous n’avions pas réussi à atteindre au mois de janvier pour cause du fort vent contraire.
Cette fois, le vent est toujours contraire mais plus faible. Avec ce sud de 7 nœuds et la participation active du moteur, nous  faisons un route directe sur l’objectif.
 
KOH TAO
 
 
 
 
A 15 heures, je tire sur ma chaine au milieu de la baie Ao Mae Hat qui se situe au Sud-ouest de Koh Tao.
 
L’île vit du tourisme.
Un tourisme plutôt sportif ici : tout le monde plonge. Il y a des clubs de plongé dans toutes les rues et les ruelles.
 
Des bateaux chargés de plongeurs, de bouteilles et de détendeurs passent toute la journée près de moi.
 
 
 
Les plongeurs prennent le temps de vivre hors de l’eau le soir venu, exception faite des acharnés qui poursuivent par des plongés nocturnes.
 
 
Nous contournons Koh Tao par le sud …
 
 
 
 
… pour rejoindre une petite baie Ao Leuk.
 
Alain a, il y a trois ans, visité ces fonds.
 
 
Il s’équipe et part visiter ses coraux favoris.
 
 Il reviendra déçu : le corail a disparu.
 
A terre, les gens diront que c’est dû à l’augmentation de la température de l’eau, la présence humaine, …
Le capitaine se rend à terre à grands coups de rames. Voilà pourquoi il a de superbe pectoraux.
 
 
 
Pendant la journée, trois ou quatre bateaux viennent mettre des plongeurs sous l’eau.
 
Le soir venu, je suis seul dans cette baie.
 
 
La capitaine s'essaie à une visite des environs.
 
La raideur des pentes et l’ardeur du soleil mettent rapidement un terme à son exploration.
 
 
Nous repartons de Koh Tao le 6 mars, cap sur Koh Phangan.
La route se fait au près serré, avec appui de la mécanique pour pallier le manque d’ardeur de Eole. A 14 heures, je suis à l’ancre à Thong Sala. Alain prend un ferry pour ralier Koh Samui, puis Lorient via … plein de villes importantes.
Comme au mois de janvier, le capitaine me mouille entre les deux jetés des ferries. Les embarquement se font dans l’ordre et la discipline.
 
Sauf quand un orage d’en mêle.
 
 
 
 
 
 
Entre deux passages d’humain, du poisson circule, mais uniquement en direction de la terre : ils n'ont pas de billet retour.
 
 
 
Je retourne sur la petite plage devant le XXXX.
 
Cette fois-ci, le capitaine m’échoue les étraves face à la plage.
A marée basse, j’ai un peu basculé sur l’arrière. Cela ne l’empêche pas de démonter l’hélice, mettre l’entretoise et remonter l’hélice.
 
Ca y est, mes deux moteurs neufs ont chacun une hélice neuve et opérationnelle ... quatre mois après leur installation.
 
 
 
Dès le lendemain à pleine mer, je quitte l’échouage et l’île de Koh Phangan.
 
 
 
 
 
Le capitaine veut savourer la puissance des machines.
Le taud de grand-voile n’est pas ouvert, aucune drisse n’est à poste.
 
 
 
C’est aux moteurs que nous rallions Koh Samui.
 
Les 10 miles sont faits en moins de 2 heures, avec chaque moteur à 2000 tr/mn.
 
Tout va bien maintenant pour ma mécanique.
 
 
 
 
 
 
KOH SAMUI
 
 
 
Le tour du golfe de Thaïlande est maintenant bouclé.
 
Nous retrouvons Bo Put. Rien n’a changé en ville.
 
Le capitaine retrouve ses commerces habituels là où ils étaient il y a deux mois.
 
 
 
Les avions survolent toujours Bouddha au décollage ou à l’atterrissage, suivant le vent et la destination du vol.
 
 
 
Bouddha a toujours un œil bienveillant sur les pêcheurs qui évoluent à ses pieds.
 
Le capitaine trace ma route à venir.
 
La mousson ne va pas tarder à basculer et la prochaine escale visée est Bali.
 
Il faut atteindre le détroit de Karimata fin mars maximum. Nous sommes à mi-mars. Il est temps d’arrêté de rigoler et de prendre les opérations de départ à bras le corps.
 
 
Le 21 mars, nous quittons le mouillage.
 
 
Les adieux sont faits, les vivres sont à bord, les papiers (encore eux) sont en règles.
 
 
 
Le vent est absent, comme il l’a souvent été pour nous dans cette région.
 
 
 
 
Les étraves tournées vers le Sud-est, je dis au revoir au golfe de Thaïlande et à la Thaïlande.
 
Nous la retrouverons peut-être un jour sur sa côte Ouest.