vendredi 10 août 2018

TIMOR : LA MER DE SAWU

EN ROUTE POUR TIMOR


Lundi 21 mai 2018

Nous sommes dans le détroit de Boling, au ras de la côte pour échapper au courant contraire.


Dès la sortie de ce détroit, nous entrons dans un second : le détroit de Lamakera.

Le nom change, pas la direction du courant.


A 14 heures, nous doublons la pointe Agarage.

Domage, sur la fin du détroit le courant nous est devenu favorable.



Sous la pointe, des bateaux pêchent tout en surveillant l’approche d’éventuelles baleines.


Si une baleine se promène à proximité, elle sera immédiatement repérée par 8 paires d’yeux que mon passage distrait à peine.


Nous nous éloignons de Lembata, cap sur Timor.


Cette nuit, nous traversons la mer de Sawu vers Kupang, à la pointe Ouest de Timor.

Le vent est absent pendant la nuit.
Au matin, nous longeons la côte timorienne. Un vent de 20 à 25 nœuds c’est levé et je suis sous grand-voile arisée et foc partiellement roulé. Mer plate, vent de travers.



Kupang est devant mes étraves un peu avant midi.

L’anémomètre monte à 30 nœuds dans les rafales.


Quand le capitaine décide de rouler entièrement le foc, l’enrouleur se bloque.

Il force et ça vient … quand la drisse de foc casse.





 
KUPANG



A 14 heures, je suis au mouillage devant une rivière : c’est le seul endroit où le fond est accessible à mon ancre.

Le vent est moins fort sous l’abri de la côte.


Nous sommes face à une vraie ville avec immeubles, sirènes d’ambulance et plein d’antennes katgé.


Le débarquement se fait sur une plage de galets.
 
Au-dessus de la plage, quelques établissements typiques permettent de s’assoir et si vous le demandez, vous pouvez boire un thé où une bière.




D’autres établissements attestent d’une ambiance festive caujourd’hui révolue.

Le capitaine doit monter au mat pour changer ma drisse de foc.

Pour bénéficier d’une mer calme, nous faisons route 5 miles vers l’Ouest.

En chemin, nous croisons d’étrange machine de pêche.




Arrivée en baie de Manikin, nous découvrons ces trimarans de pêche au sec.




Ils sont nombreux, ce qui est un gage d’efficacité ou de facilité à la pêche.


La drisse de foc est remise à poste.

Mais là-haut, le capitaine a une mauvaise surprise : avant de se casser, la drisse a fait des misères à l’étai.

Il va falloir le changer.
Le câble et des embouts sont commandés en Australie, avec livraison à Dili.



Retour en ville.

La capitaine n’a trouvé ni charme ni pittoresque à Kupang.




Il y a des marchandes de poissons.







Il y a des églises …


… et des mosquées.


Ils sont en concurrence ouverte. Les églises sont également équipées de haut-parleurs.



Le long de la mer, il y a des petits bateaux de pêches …



… et des petits bateaux de commerce typiques. La ressemblance de celui-ci avec le Snark (1951) de Bernard Moitessier est frappante.


Le lundi matin dès 9 heures, le capitaine s’est assis à l’arrière de la moto de Natan et ils font la tournée des administrations : immigration, santé, douanes et capitainerie.



La plupart se trouve au port de commerce. A midi, tous les tampons sont sur les papiers.


Le mardi 29 mai, après une semaine d’escale, nous quittons sans regret le mouillage du Teddy’s bar.








LA COTE NORD DE TIMOR



Nous sommes en route pour Dili, au Timor Leste.
Escale avant tout administrative : il faut sortir d’Indonésie : la durée de séjour accordée par les autorités s’achève.


Mer plate, ciel bleu, avec un vent de travers de 12 nœuds : tous les paramètres de rêve sont réunis en ce début de journée.




Nous croisons les bateaux de pêche de route pour leur port.

Cet après-midi, le vent tourne et faiblit. Route au près serré contre le courant et dans un vent de 6 à 8 nœuds.

Les conditions idylliques sont passées : l’appui du moteur s’impose.

En fin de journée, nous sommes en approche de Naikliu.



Le soleil se couche.

Le capitaine observe la vie du village. Assis à l’ombre, les habitants nous observent.

L’annexe reste sous les bossoirs : pas de visite à terre …



… et départ le lendemain se fait …

… dès le lever du soleil.

Les bonnes conditions de navigation sont pour les bateaux qui se lèvent tôt.




Nous poursuivons notre route côtière, face au courant, dans un vent variable en force et direction.

L’île de Timor, dans sa zone côtière, donne l’image d’une terre aride.

Nous entrons dans les eaux de l’enclave Timor l’Estene d’Oecusse vers midi.

A 16 heures nous en ressortons. Un anachronisme de l’histoire qui génère une infrastructure frontalière de chaque côté : borne de démarcation, drapeaux, miradors pour les gardes.

Le bon vent qui nous accompagne le long de cette portion de côte explique peut-être pourquoi les Portugais l'avaient conservée.
 
Après avoir arrondi les haut-fonds de la pointe de point de Banuru, je fais route au moteur face au vent vers Bastian.



A 17 heures, je suis mouillé par 17 mètres de fond très proche de la barrière de corail. Derrière elle, les bateaux sont au sec.



C’est marée basse. Les habitants en profitent pour ramasser leur dîner, sous la surveillance de l’antenne katgé.



A cette escale, l’annexe reste également sous les bossoirs.
Le capitaine visite le village avec les jumelles.
Ce jeudi 31 mai, nous faisons route entièrement à la voile.

Je suis parfois au vent de travers sous voilure réduite, parfois au près tout dessus.

Les deux journées précédentes, j’avais dû courir quotidiennement près de 50 miles. Aujourd’hui, c’est une petite étape de 25 miles à midi.

Atapupu est maintenant bien visible.

ATAPUPU





La passe franchie …



… nous longeons le quai des caboteurs modernes …



… puis le quai des caboteurs traditionnels.


Le capitaine mouille mon ancre après le port, dans la rivière.



D’où je suis, la mer n’est visible.

Le calme est royal.
Le nom du village très musical.



Quelques visites de bienvenue agrémentées des photos souvenirs …


… et le capitaine arpente la rue de la bourgade.


Quelques magasins avec les denrées de base, …


… des jeunes plein d’imagination pour les jeux, …




… une église dument signalée pour éviter toute ambigüité.


Le tour de ville se fait à pied sans générer une fatigue excessive.


La visite se termine par la traversée du quartier lacustre.



Le capitaine est de retour avant la nuit.



D’ici je vois l’arrière des maisons : les façades sont du côté de la rue. Une rue mixte pirogue - piétons suivant la marée.



Dès que le soleil rase les collines, le capitaine met en route.


Nous sommes le 1er juin.



Nous passons entre les balises à la suite d’un pinisi lourdement chargé.




Le vent n’est pas au rendez-vous.


Un peu avant la pointe Fatuboro, nous croisons un premier groupe de baleines.

Elles soufflent sans craindre d'être vue.



Une demi-heure plus tard, un deuxième troupeau passe à proximité de nous.


Le pinisi nous distance d’un seul coup, poussé par un puissant courant.

C’est ensuite notre tour de toucher ce coup de pouce de la mer.
Mon pilote automatique ne peut rien faire contre les remous qui me chahutent.




Après la pointe Parimbala, nous avons la visite des dauphins : curieux mais pas joueurs très longtemps.
Le temps se gâte.
Nous n’avons pas vu la pluie depuis deux mois. Le premier grain nous rince alors que nous croisons devant le village de Lebukoe.

Il est 16 heures et le vent se lève : 12 nœuds bien de face ; le courant de plus de 1,5 nœud vient aussi de face.

A 18 heures, le capitaine s’approche de Vatuna, mais le clapot est trop fort pour mouiller.

Les voiles sont rangées et les moteurs sont mis en route.
Nous entrons de nuit dans le port de Dili. Il est 22h30.