lundi 5 août 2019

MADAGASCAR - COUP DE VENT COTIER


DE SAINTE MARIE A DIEGO SUAREZ


SAINTE MARIE




Je suis mouillé à l’Ilot Madame.

C'est le port de Ambodifototra et Ambodifototra la capitale de l’île.
Je suis seul au mouillage.

Il y a deux voiliers à couple d’un bateau en réparation longue durée.
Sur le quai « de commerce » se succèdent des barges, des bateaux de pêche et un catamaran de transport de poisson entre ici et l’île de la Réunion.

Bref, il y a toujours un peu d'animation.


Face à mes étraves, la plus ancienne église de Madagascar.

Le jour où le capitaine a voulu la visiter, elle était pleine de fidèles. Pas de chance !


Quelques travaux de maintenance sont effectués à mon bord.

Yves fignole l’adaptation des bosses de ris de la nouvelle grand-voile.


Puis il a pris la route qui suit la côte ouest de Sainte Marie, du nord au sud.

Après une demi-journée de scooter, avec des arrêts lors de grains et dans les gargotes, il est de retour au point de départ. L'île de Sainte Marie est plus petite que la Grande Bretagne.




Pour suivre la côte Est, il faut prendre la piste.
Une barrière de corail protège tout le littoral.




Le lagon sans vagues est un lieu de baignade …




… et de pêche.



Sur la côte Ouest, les crevettes qui ne se méfient pas sont sortie de l’eau et mises à la vente sur le bord de la route.


Guy, fidèle équipier de mon bord, débarque après un long voyage aérien.
Il s’installe dans ma coque bâbord.

Les photos qui suivent ont presque toutes été prises par Guy.


Libertalia était-il sur Sainte Marie ?

Peut-être … mais ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que des pirates sont morts et certains enterrés ici.

Les différences entre ce cimetière des pirates et le Père-la-Chaise : il y a moins de tombes et elles sont moins luxueuses.
Les pirates sont plus au calme ici et c’est moins pollué qu'a Paris. Par contre, l’entrée au Père-la-Chaise est gratuite.

Tout cela est-il important pour les locataires ?





Si les pierres tombales des pirates avaient un périscope, ils m’apercevraient derrière la digue.


Samedi 8 juin : nous avons quitté l’îlot Madame ce matin pour une courte navigation côtière de 9 miles vers le nord, jusqu’en baie de Lokintsy.

Petite mise en jambe aux moteurs après plus de deux semaines d’escale.



Descente à terre pour tout l’équipage …


… un peu de marche à pieds dans la nature verdoyante et fleurie des environs et retour à bord.
Que du très sérieux.



Le lendemain matin, nouveau départ.

Cette fois, nous faisons route vers la
"Grande Terre".


Cap au 0°.

Le vent varie en force mais reste toujours portant.

L'équipage veille, le radar est sur "Off"





Temps à grains : le ciré est capelé.


A midi, nous doublons le cap Lahotrozana.



 
ANTANAMBE




A 13h30, le capitaine prépare mon mouillage.


Après une approche prudente en visuelle, l’ancre tombe par 3 mètres de fond, juste avant un nouveau grain.




Le seul point de repère à terre : trois bateaux sont mouillés près de la plage.


Tout mon équipage débarque.

Je reste sous ma bonne garde.



Antanambe, c’est deux rues : une orientée est/ouest …



… et l'autre dans son prolongement, après un virage à 90°, une seconde orientée nord/sud.



Les deux rues sont en pointillée : une mare à canard, avec ou sans canard, puis du sable ; de nouveau une mare, puis du sable ...



La rue est/ouest est nettement plus commerçante.
C’est la grand-rue.



Il existe des passages entre les maisons qui font office de ruelles.

Bien que les traces de pneus attestent du passage de véhicule automobiles modernes, l’essentiel du trafic est piétonnier, principalement humains et zébus.


Yves et Guy ont leurs habitudes dans cette gargote.

Le poulet est au menu mais seulement sur commande.



Pirogues à l’ombre …



… zébu en plein soleil.



Antanambe, c'est un Madagascar profond, calme et laborieux, où le temps semble arrêté.



Le capitaine refait une propreté à ma carène pour que ma vitesse soit digne d’un Outremer.




Cela fait cinq jours que les pirogues me tournent autour.

Le temps est toujours à la pluie …



… mais cela n’arrête pas le capitaine qui décide d'appareiller le jeudi 13 juin au matin.







DE ANTANAMBE A VOHEMAR
 






Nous contournons les hauts fonds du cap Lohatrozona et saluons la dernière pirogue.

C’est parti pour une navigation de 210 miles.


Cap au nord-est. L’alizé de sud-est souffle à 20 nœuds.

Je suis au vent travers sous grand-voile à deux ris et foc roulé au 1er point.

A midi, nous sommes par le travers du cap Masoala et le capitaine me fait abattre progressivement.

Le loch oscille entre 8 et 10 nœuds.

Le vent reste constant toute la nuit. Les nuages ont quitté le ciel. La lune éclaire généreusement ma grand-voile sous deux ris ; le foc est entièrement roulé.
L’alizé me pousse toujours et il souffle à 25 nœuds ce matin. La grand-voile est affalée et c’est au tour du foc de me tirer.




A 11 heures, nous nous présentons à la passe de Vohemar.



Le côté sud est bien clair …


… mais côté nord, le corail affleure et une épave appelle à la prudence.







VOHEMAR


Ouf, nous sommes au calme dans la baie.

213 miles à la vitesse moyenne de 7.6 nœuds et 185 miles de 11 heures à 11 heures. Bon vent et carène propre.


Après avoir mouillé à l’entrée pour faire les formalités, le capitaine me mouille face à la ville …



… et à proximité de l’église.

Les chants des fidèles parviennent jusqu’à moi.




Il y a de l’activité dans la baie de Vohemar.

La petite pêche pour alimenter les étales des poissonniers …



… et le transports de travailleuses et des travailleurs vers la ferme aquacole.

Ils vont au travail sur des radeaux.

La flottabilité est assuré par des bidons, la propulsion par un moteur thermique bruyant et fumant, le confort par des tabourets plastiques.



Mon équipage débarque sur l’esplanade …



… qui se termine à la gare routière.



Ensuite, il y a le marché de fruit, légume, viande, poisson, …

… vêtements, chaussures, accessoires, droguerie, quincaillerie, souvenirs.


Guy négocie longuement un beau zébu. Mais la marchande est trop gourmande pour un zébu en bois de 20 cm de long : le zébu reste au marché.


Au bout du marché, le chantier naval.

100% bois, et ouvert au public.



L’esthétique de chaque pièce de bois est un gage de longue vie pour la coque.






VOHEMAR – DIEGO SUAREZ

Dimanche 16 juin.

Les prévisions météorologiques annoncent toujours un vent très fort dans le secteur du cap d’Ambre.


Le capitaine décide de partir : le vent sera portant.
La grand-voile est envoyé avec 3 ris. Rapidement, le vent passe de 25 à 30 nœuds établi. Ma grand-voile est ferlée et nous continuons sous foc roulé au 2ème point.

La houle arrive bien de l’arrière. Je file gaillardement en laissant un long sillage.






L’équipage s’est équipé pour affronter le mauvais temps et regarde passer les vagues.
A midi, les rafales atteignent 39 nœuds. La mer commence à déferler.

Je file régulièrement à 10 nœuds.
Les déferlantes se font plus fréquentes. Certaines s’invitent dans mon cockpit : l’ambiance devient humide.
Quelques surfs à 15 ou 16 nœuds.



Il est 17h15.
Le banc de l’Yvonne est débordé.

Encore 3 miles pour entrer dans la passe.
17H45, nous entrons dans la passe. La nuit tombe.
Tous les moyens de navigation électroniques sont activés : cartes CM93 sur OPEN CPN, vues satellite sur SAS-Planet, cartes Navionics sur la tablette, radar, AIS, sondeur. 

Une entrée de nuit est maintenant facile, mais vue, ouï et odorat de l’équipage sont utiles. A 18h35, je suis mouillé par 6 mètres de fond face à un bar détecté par les sens de l'équipage : l'électronique qui ne peut pas tout.
Nous sommes à Raména, un village près de l'entrée de la baie de Diego Suarez.  

Rude journée : le foc réduit à 3m² a assuré une moyenne de 8 nœuds sur 72 miles.










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