Mercredi 4 janvier 2012 à midi
Les amarres sont larguées : cap plein sud sur Dakar
Yves hisse ma grand-voile diminuée d’un ris : ça souffle déjà fort et c’est un départ sur les chapeaux de roue, vent de travers à plus de 10 nœuds
Deuxième ris dans la grand-voile et je fonce toujours vers le sud au grand largue.
La mer est formée et même les gros bateaux mouillent leur pont.
Dans la nuit éclairée par une lune presque pleine, Yves prend mon troisième ris et je lui offre quelques surfs à 17 nœuds dont il se serait bien passé.
Jeudi 5 janvier
Toute la matinée, au vent de travers et avec trois ris, je continue d’avancer entre 8 et 12 nœuds. A midi, soit 24 heures après la sortie du port, j’ai couvert 202 miles.
Vers 17 heures, le vent faiblit à 10 nœuds : les ris sont largués dans la grand-voile.
La vie reprend à bord : rangement, repas chaud.
Encore une petite polaire sur le dos bien que le Tropique du Cancer ne soit plus très loin.
Il a l’air détendu mon capitaine. Normal, c’est moi qui veille les cargos et autre gros navires. Sur mon tableau de bord, j’ai un appareil qui détecte les bateaux en route collision avec moi.
Il n’est pas gros, mais il est doté de la même sirène que celle qui avertit de la fermeture des portes du métro parisien : ce quoi faire bondir Yves sur le pont à coup sûr.
Vendredi 6 janvier
Le vent est revenu dans la nuit et il a fallu reprendre deux ris. Puis, ça se calme dans la journée et le genaker est déroulé. Vers 4 heures du matin, le Tropique du Cancer est franchi : j’espère maintenant rester quelques temps dans la zone tropicale avec son climat, ses cocotiers, … ce passage est également à mi-chemin entre les Canaries et Dakar.
Et qui tient mes barres ? Eh bien ils sont deux, un sur la barre de droite et un sur la barre de gauche. Là, vous voyez François qui tient toujours la barre de gauche.
Là vous voyez Nicolas, qui lui est toujours à droite. Sur la photo, il ne tient pas la barre puisque c’est François qui assure le cap. François et Nicolas ne barrent jamais ensemble : ils sont incapables d’être efficace s’ils cohabitent.
Mais dès que François lâche la barre, …
… c’est Nicolas qui la prend. Que ce soit l’un ou l’autre, le résultat est le même : ils suivent le cap donné par le capitaine. Et ce sont les voiles qui font avancer le bateau et non pas le barreur. Bon, maintenant vous savez que sur Free-Lance, l’alternance est de mise.
Au coucher du soleil, je suis par le travers de Port Etienne pour la carte qui date de 1958, et par le travers de Nouadhibou pour la carte actuelle. Le Banc d’Arguin est passé dans la nuit : beaucoup de gros chalutiers y travaillent. Le capitaine a dû faire une veille attentive sous la lune. La nuit prochaine, il faudra éviter ces plateaux sous-marins visiblement très poissonneux.
Samedi 7 janvier :
la température continue de monter, 25 ° dans la cabine.
Sous spi une partie de la journée. Le vent n’est pas très fort mais j’arrive à parcourir autour de 150 miles tous les 24 heures.
En fin d’après-midi, je suis par le travers des Dunes de Mahara au sud du Cap Timiris en Mauritanie. Les couleurs deviennent africaines.
Dimanche 8 janvier : Nouvelle journée sous spi. Je quitte les eaux mauritaniennes pour entrer dans les eaux sénégalaises en fin de journée. Et les dauphins font leur sortie dominicale.
Ils surveillent du coin de l’œil ce qui se passe sur mon trampoline.
Lundi 9 janvier :
le vent est faible, les moteurs doivent intervenir pour arriver avant la nuit. A plus de 15 miles au large, des espadons bondissent hors de l’eau à proximité de trois pirogues de pêcheurs.
La chaussée des Almadies est doublée vers 17 heures. La lumière change : la poussière du sahel commence sans attendre à recouvrir le pont.
Restent à contourner la presqu’île du Cap Vert sur laquelle se trouve la ville de Dakar.
Passage entre l’île des Serpents et l’anse des Madeleines. Il y a des pêcheurs un peu partout autour de la presqu’île.
Traversée de la rade de Dakar avec quelques bateaux improbables au mouillage.
18h30 :
je suis mouillée en baie de Hann, devant le Club de Voile de Dakar. Un peu de calme pour mes étraves qui ont couvert les 830 miles depuis les Canaries en un peu plus de 5 jours.
… aussi bien qu’avec mon étrave tribord dont le nom est Lance.
Bonjour Free,
RépondreSupprimerton capitaine a de la chance de t'avoir, tu lui permet d'être torse nu et de cotoyer les dauphins!continue comme ça et prends soins de lui.BIZ