jeudi 20 octobre 2016

LES VANUATU (SUITE ET FIN)




Le 12 juillet, nous sommes en route pour Espiritu Santo.

De bon matin, je vire Pinaloum Point et Ching’Onponi Point avant de m’engager dans Bougainville Strait.


Passé Bougainville Strait, nous empruntons le Fabert Passage entre Abokisa Island et Tutuba Island.

Le capitaine fait une première reconnaissance de Million Dollar Point : pas un billet vert ne flotte sur l’eau !


A 14 heures, je suis mouillé à Luganville Bay, derrière Clémenceau Point.

Luganville est la deuxième (et dernière) ville des Vanuatu. Durant notre escale, il y a toujours entre 6 et 10 bateaux au mouillage.

Je suis face au « Beach Front », très bel hôtel de bungalow avec piscine, bar, restaurant, Internet par wifi, pelouse transformable en terrain de foot.

L’hôtel accueille également les bateaux de passage avec un grand sourire et petit guide pratique de la ville.


Luganville est un port de commerce : d’un côté les grands navires, de l’autre les caboteurs. Les moyens de manutention ne sont pas les mêmes.


Grande ville à l’échelle des Vanuatu. I

l y a la rue principale, …





… un joli parc avec statues et plaques commémoratives, …




… et surtout des commerces en tout genre qui vendent de tout. Une vraie mégapole.


Le capitaine est parti en voiture avec une famille rencontrée en chemin.

Il visite dans le sud de l’île la propriété de ses nouveaux amis.




Il y a du tri à faire chez les bovins, en préparation du rodéo du week-end prochain.
Veaux, vaches et taureaux défilent dans les couloirs, sans trop savoir pourquoi. Les plus nerveux se font couper les cornes au passage.




Million Dollar Point : le capitaine y retourne à pied. Faites le calcul : à 5 dollars l’entrée il faudra 200 000 visiteurs pour atteindre le million !


Bon, la véritable histoire est différente : les dollars sont le matériel militaire jeté à la mer par les Américains à la fin de la seconde guerre mondiale.

C’est pour cela que pas un billet ne flotte sur la mer.


Nous sommes samedi, c’est le rodéo annuel.

Le rodéo lui-même ne constitue qu’une partie des épreuves. Il y a également le slalom, la prise de cavalier, … et un tas de compétitions qui font toutes rire les spectateurs.

Quant à l’épreuve de rodéo, le capitaine ne m’a pas réussi à prendre une seule photo : chaque concurrent ne tient que quelques secondes sur la bête.

L’accoutrement n’est pas le même qu’au temps de John Wayne : casque avec visière grillagée (modèle football américain) et gilet kevlar remplace chapeau de cow-boy et chemise à carreaux.


Il y a des courses classiques comme à Longchamp, sauf que le parcourt se perd derrière les arbres et les vallons.
Le spectacle est au départ et à l’arrivée.





Les concurrents attendent leur tour : cela semble un peu en désordre mais eux s’y retrouvent sans problème.






Les spectateurs sont partout, sur l’herbe, …





… sur les véhicules ou dans les arbres, qui font de belles et solides tribunes.






Toute la famille est là, pour la fête …

… ou tout simplement faire acte de présence.



Dormir, manger, jouer : c’est trois-là résument la vie des enfants Ti-Vanuatu.



Le mardi 26 juillet, à l’heure où les foyers de la ville fument, nous mettons le cap sur Port Orly, au Nord-est de l’île d’Espiritu Santo.



Notre croisière aux Vanuatu se poursuit, globalement vers le Nord.

Les étapes sont choisies pour être couverte dans la journée : les feux de navigation sont de repos : seul le feu de mouillage est allumé.



C’est au près serré que nous remontons Second Channel jusqu’à Million Dollar Point.

Un coup d’œil en passant : la mer est toujours bleue, pas de vert. Tant pis.


Après avoir viré cette pointe, l’allure de portant reprend ses droits le long de la côte. Le vent d’Est est de 8 nœuds, puis 15, puis 20. Un ris est pris puis largué.

Nous finissons la route avec du vent de Sud Sud-est de 8 nœuds.


L’île de Thion contournée, nous pénétrons dans Port Orly.

A l’époque des guerres tribales, c’est sur cet îlot que les gens habitaient : il est plus facile de se défendre quand l’ennemie a du patauger pour vous atteindre.


A 14 heures 30, le capitaine jette mon ancre dans la rivière de Port Orly, à l’ouest du village qui ne s’appelle pas Orly Ouest. D’ailleurs il n’y a pas l’ombre d’une tour de contrôle ici.

Je suis dans un très bon abri, près du quai qui n’est plus utilisé que par les pêcheurs à la ligne (sans canne à pêche).  

Depuis que la route entre Port Orly et Luganville a été bitumée, les navires accostent là-bas et les marchandises arrivent par voie terrestre.
Le village est, par le nombre d’habitant, le deuxième des Vanuatu : 6000 âmes. Il est implanté sur la cocoteraie de la mission catholique. Il est divisé en secteurs, comme Paris est en arrondissements. La particularité de Port Orly est qu’entre les maisons, il y a de l’herbe (et des vaches parfois) et pas d’autre végétation. Le vent circule librement.

Il n’y a qu’une église mais chaque secteur a sa chapelle pour la prière du soir (ici, secteur 1 la chapelle est en bleue derrière l’arbre).


Autres équipements qui font la fierté des habitants : un réseau d’eau potable et un réseau électrique avec de l’électricité le matin et le soir.





Port Orly sud : la plage …




… et l’infrastructure hôtelière dans le style local. Des bungalows, deux restaurants, …


… deux bars dont un avec connexion Internet.

C’est d’ici que le capitaine alimente le blog, en buvant de l’eau de coco fraiche : le frigo en est plein.





De mon mouillage, je vois le trafic  sur la rivière : une famille vient rendre visite à des proches, …




… des enfant viennent me regarder puis montent à bord poser mille questions au capitaine, …





… le matin c’est la pirogue de ramassage scolaire passe à 7 heures.

Aux Vanuatu, le voyageur est lié à une famille : c’est semble-t-il une règle d’accueil dans un pays ou la vie sociale est centrée sur la famille.

Albano a pris Yves en charge. Il alimente le bord en fruits et légumes et raconte des histoires (et les potins) en fin de journée.
La journée active commence à 7 heures et se termine à 4 heures de l’après-midi. Il reste du temps pour parler.



Fruits et légumes qui viennent du jardin d’Albano.

Yves arrache lui-même son manioc.

Lundi 8 août : départ pour l’île de Gaua à 60 miles.

Je m’attaque à notre plus longue navigation entre deux îles des Vanuatu.
Il nous faut arriver avec un soleil assez haut pour voir la passe : les cartographes ne se sont pas beaucoup décarcassés pour relever le lagon de Gaua.



Début de traversée laborieuse : un passage nuageux accompagné d’une rotation du vent vers le Nord-Est me place au près serré.

Puis le vent revient Sud-Est à 15 nœuds et je poursuis ma route grand-largue.



Le capitaine trouve la passe dans la barrière de corail en observant les déferlantes.

L’écart entre la position réelle et la carte est de plus d’un mile. Un rayon de soleil providentiel facilite l’approche.


Je suis mouillé dans Loso Lava Bay, face aux villages de Levonu et de Levonat. Aucun d’eux n’est visible.

Des jeunes en pirogue sont venus indiquer au capitaine le meilleur endroit pour jeter mon ancre.


J’ai une vue imprenable sur le large par-dessus la barrière de corail, qui m’offre sa protection contre la houle surtout à marée basse.

Le point de débarquement est repérable grâce à une vieille ancre celée dans un rocher.



Derrière le rideau d’arbre …




… un chemin, puis les premières maisons …





… puis d’autres maisons. Personne ou presque : tout le monde travaille au jardin.





Le capitaine prend la route qui conduit aux jardins.





Et là il rencontre les Ni-Vanuatu au travail. Bien entendu, ils lui remplissent son sac plastique.






Il poursuit sa route. La largeur du chemin qui diminue peu à peu : le risque d’être renversé par une voiture n’existe plus

Mac et sa femme ont leur maison le long du sentier. Autre arrêt pour discuter en mangeant des cacahuètes.

Le lendemain Mac passe à bord avec des cacahuètes grillés, des pamplemousses et des bananes, que Yves échange contre des forêts de 3 et 4 mm, un disque de meuleuse.




Au milieu de l’île, dans les hauteurs et avant le volcan, il y a un lac.

Le capitane met ses chaussures de marche et prend la piste de bon matin



Il monte pendant trois heures. Il me voit tout petit et tout seul en bas. Et il fait demi-tour un peu avant d’arriver au lac.

C’est dur la marche sur un sentier escarpé !



Samedi 13 aout : je franchi la passe à 7h45.

Grand-voile à deux ris et foc me poussent à la vitesse de 8 nœuds.




L’alizé établi à plus de 20 nœuds m’amène en moins de 3 heures à Vanua Lava




Nous passons à l’intérieur de l’île de Kwakea par le Dudley Channel.


Sur l’horizon, l’île de Mota.

Peut-être un chapeau mexicain flottant ou, toujours selon votre âge, un serpent de mer qui a avalé une bernique ?




Le capitaine me mouillé dans South Bay, près du caboteur, face aux bâtiments administratif de Sula.



La houle contourne Grange Point et pénètre dans le baie.

Changement de mouillage le lendemain pour trouver un peu plus de calme : je me retrouve face au terrain de foot.
Le complexe administratif des Banks Islands : il n’y a pas de bureau à 1er étage donc pas d’ascenseur en panne.

Il y a seulement un espace sous le soleil à franchir pour aller d’un bureau à l’autre.





100 mètres plus loin, le style local reprend ses droits.



Walter a pris le capitaine en charge pour lui me présenter son île, du bord de mer jusqu’en en haut des collines.

Faut dire que Walter à une voiture !




Sur la côte sud, des arbres poussent dans la mer. Il manque de place à terre pour que les végétaux envahissent l’espace maritime ?




Les habitants du village sont venus sur le quai.
Ce n’est pas pour me voir …


… c’est pour un autre catamaran que j’ai connu fin juin à Lamen Bay.

Il embarque une partie de la jeunesse locale pour des stages de sport à Luganville.


La navette est chargée au maximum. Les jeunes se tiennent debout serrés les uns contre les autres comme dans le RER B à 6 heures du soir.
Heureusement il n’y a pas de houle.

Le capitaine effectue les formalités de sortie
auprès de la douane et de la police, avec un passage douloureux par la perception.

La clearance pour les Salomon remplace le Crusing Permit des Vanuatu en moins d’une demi-heure.




Le jeudi 18 août, nous disons au revoir aux Vanuatu et mes étraves pointent vers le Nord.








Les Vanuatu est certainement le pays le plus accueillant et le plus sympathique que nous ayons visité jusqu’à présent.
J’espère que les éclats de rire des petits et des grands retentirons encore longtemps dans ces îles.


























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