Et voilà, en fin d’après-midi, le fameux rocher est là.
Ils sont très forts les Anglais : non seulement ils ont gardés un petit coin de terre sur la péninsule ibérique, avec de vrais pubs, mais en plus ils ont installés un nuage au-dessus pour que tout soit vraiment britannique.
Et juste après le Punta de Europa, je rentre de dimanche soir dans la baie d’Algesiras.
Elle est vraiment pleine de cargos : des gros, des petits, des moyens, avec ou sans mats de charge. Noir, bleu, rouge, orange, …
Yves cherche un endroit où je pourrais mouiller mon ancre. Pas facile à trouver dans ce grand complexe portuaire
Il choisit La Línea de la Concepción, juste après la frontière anglo-espagnole.
L’endroit semble calme, bien que ce ketch soit descendu retrouver son ancre ! (le nuage est toujours sur Gibraltar).
Un tour à terre, pour voir … que La Línea de la Conception est surtout une zone de logement pour les milliers de personnes qui travaillent sur Gibraltar. Embouteillage matin et soir.
Le lendemain, petite navigation dans la rade pour rejoindre le port d’Algesiras (le nuage est toujours sur Gibraltar).
Et moi, je te fais ça sans remorqueur. Alors que les gros, eux, ils ne peuvent pas s’en passer.
Le mercredi 12 octobre dès 8 heures, je quitte le quai d’Algesiras et en même temps le continent européen.
Plein de petits bateaux pêchent dans le courant près de la pointe ouest de la rade.
A nous le fameux détroit : j’ai 5 heures devant moi pour m’arracher à la Mer Méditerranée qui a toujours baigné mes coques. Le courant pousse fort.
Coup d’œil dans le sillage : au revoir la Grande Bleue.
Je ne suis pas seul dans ce détroit. Mais enfin, il y a de la place pour tous.
Même pour les dauphins : ils n’ont pas manqué le rendez-vous.
Trois heures après être sortie de la rade de Gibraltar, je présente mes étraves à Tanger. Bonjour au continent africain.
Il y a du monde, beaucoup de monde : déjà neuf bateaux à couple au quai des plaisanciers. Le capitaine du port dit à Yves qu’il est désolé, mais il ne peut pas m’accueillir. Je suis trop long ou trop large ?
Coté port de pêche, c’est encore plus chargé.
Quai des paquebots, … je ne leur dispute pas la place.
Le port de Tanger affiche complet !
Bon, ben Yves me remet les voiles, enfin pas tout : 32 nœuds de vent d’est. Deux ris dans la grand-voile, pour une descente rapide de la côte marocaine et s’arracher du courant de Gibraltar qui nous remettrait bien en Méditerranée : j’aurais l’air malin !
Cap au sud-ouest jusqu’à Asilah. Port de la côte oublié des plaisanciers : deux bateaux par mois.
Je suis mouillé au milieu du port. Tout seul : rien ne peut rayer mon gel coat. L’équipage peut aller l’esprit tranquille au marché berbère dans les terres.
Asilah, toute une histoire, d’où les remparts. Port de commerce créé par les Phocéens en 200 Av JC, puis Carthaginois, Byzantin, Romain, Marocain, Normand, Portugais, Espagnol. Et enfin Marocain, il reste aujourd’hui la pêche aux poissons et au corail.
Lundi 17 octobre en début d’après- midi, départ pour Rabat. Une nuit parmi les innombrables bateaux de pêche de toutes tailles.
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